mercredi 30 décembre 2009

Alyanie : Vacances et Paris

Il m'ouvre la portière, j'entre dans la voiture en faisant attention à mon grand chapeau. Il a prit soin un peu avant de décapoter son char pour que les plumes du couvre-chef ne plie pas la carrosserie. J'avais la tête haute, je venais d'être élue Grand Cataclysme Terrestre, je n'espérai pas tant, je remercie d'ailleurs ma coiffeuse.

Il entre à son tour, à ma gauche. Je regarde l'horloge de la voiture. "Ciel ! Il est minuit !" Il me regarde avec méfiance. Je lève les mains pour bien montrer que je suis innocente. "Ce n'est pas moi !" dis-je en insistant. Il ne va pas chercher plus loin, acceptant l'heure à reculons. Il est difficile de vivre avec un Grand Cataclysme Terrestre, il le sait. Premier problème : il sera toujours minuit dans sa voiture de course.

Deuxième problème, un Grand Cataclysme Terrestre porte un grand chapeau. Dans les trottoirs à piétinerie de Paris ce n'est jamais bien pratique, mais il faut faire avec. (le chapeau) Et puis lorsqu'il y a du vent il faut avoir de bons réflexes car je peux m'envoler à tout moment, sans prévenir je dis bien, quoique je sente bien un peu venir le coup. Ce n'est pas un problème pour lui, il est grand et très fort. Il m'attrape par la patte et me ramène au sol. Comme ça je ris, je ne crains rien.

Je prépare un plan. Pour voler la coupole dorée du printemps. Je demande à l'AgileMonFrère de descendre jusqu'à elle puis de la dévisser dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Là j'installerai un petit parachute puis nous la lancerons dans le vide vers la rue. AMF s'accrochera à ma taille, je prendrai mon chapeau à deux mains et nous sauterons à notre tour. En bas, les passants se seront éloigner en criant lors de la chute de la coupole, les enfants sous le bras, les flammes dévorant Paris la police débordée par tant de débordement. Nous fuirons en camion banalisé, à travers tout le pays, jusqu'à la mer. J'installerai la-dite coupole dans mon jardin, pour mettre le courrier dedans.


J'ai rarement reçu autant de grosses lettres. J'ai rarement mis autant de courrier à la poubelle sans l'avoir lu. Pourquoi est-ce seulement les écoles de Paris qui pensent à moi ? Pourquoi viennent-elles toujours de là où l'on gronde les hommes parce qu'ils tirent la sonnette d'alarme ? Parce qu'ils ont eu peur pour quelqu'un d'autre qui est resté sur le quai recouvert d'égratignures ? "A cause de vous monsieur le train va rester immobiliser trois minutes" Ta gueule et démarre crient les autres riverains.

J'ai revu Avatar, J'aime encore !

samedi 26 décembre 2009

La Guilde de Lyste

Un légende raconte qu'un roi orgueilleux, méprisant et vicieux s'éprit d'une jeune artiste de la rue. Il la fit enlever et tenta de la soustraire à ses vices. L'artiste se défendit et fendit de ses ongles la joue du roi.
"Je ne suis pas de vos sujets, tyran !" lui cria-t-elle "Vous ne pourrez rien m'ordonner !"
"Dis moi d'où tu viens vilaine femme !"

Le roi enrageait. Tous ses désirs étaient toujours exhaussés, il ne pouvait supporter un tel manque de respect venant d'une fille des rues. Lorsqu'il connaitra le royaume d'où venait cette femme, il fera punir à toute la contrée son refus.
"Je suis une fille de la Guilde de Lyste, votre majesté"
"Ainsi donc tu n'as pas de roi..."
"... Sinon mon art."
"Bien ! Je connais vos lois. Je ne peux rien t'ordonner dis-tu ? C'est ce que nous allons voir ! Tu dis n'obéir qu'à ton art, sorcière, et lequel pratiques-tu ?"
"Je suis danseuse.."


La jeune femme commençait à craindre les idées du roi. Le roi appela sa garde et la fit tirer jusqu'à la cours de son austère château. Il ordonna à ce que tous ses sujets, tous les paysans qui travaillaient sa terre viennent assister au spectacle. Quand tous furent rassembler, il tint ses paroles.
"Fille de la Guilde de Lyste, danse pour mon moi et mon peuple ! Danse jusqu'à ce que tu te retrouves épuisée à me réclamer un peu de considération, toi qui t'es refusée à mes désirs !"
Les musiciens du roi commencèrent à jouer, et la jeune danseuse à danser. Les spectateurs étaient exaltés.

Dès le premier jour les pieds nus de la jeune fille saignèrent sur les pierres de la cour du château mais toujours lorsque les musiciens mollissaient le roi criait "Encore !" de toutes ses forces.
Le second jour le soleil chauffait même l'intérieur du château. Le roi se fit apporter plusieurs boissons mais ne donna rien à la jeune femme.
La danseuse ne pouvait désobéir à l'ordre de danser, c'était une règle majeure de la Guilde. Au troisième jour, elle commençait à ne plus pouvoir lever ses jambes pour répondre au rythme imposé par les musiciens du roi.
Et puis, au bout du quatrième jour, la pluie tomba sur la cour du château et un miracle eu lieu. Alors que le roi s'affaissait sur son siège, réclamant à toute voix qu'on le protège tout de suite de la pluie, la danseuse reprit peu à peu des forces. Les musiciens furent obligés de durcir le rythme pour suivre les gestes de la jeune femme.
Une semaine écoulée, un chapiteau fut construit autour du roi pour le protéger du soleil et des intempéries et la jeune femme dansait comme s'il venait de lui demander de commencer. Le seigneur était de très mauvaise humeur. Il réclamait toujours plus d'eau et de nourriture, il s'affaiblissait à vue d'oeil tandis que la danseuse paraissait en pleine forme. Ses pieds guérissaient. Mais la blessure de la joue du roi s'infecta.

Au bout d'un mois, le roi mourut. La danseuse s'arrêta alors. Elle tomba sur le sol, fatiguée. Tous s'affolèrent autour du seigneur, il n'avait pas d'héritier. La danseuse partit, avant qu'on ne fasse attention à elle, rejoindre sa troupe.

La Guilde de Lyste rassemble les plus grands artistes. Ils possèdent la connaissance du beau et de l'art et se doivent de la partager avec tous ceux qui le réclameraient. Mais gare à celui qui voudrait en abuser, il est dit que les membres de la Guilde de Lyste, par leur art, sont capables de tirer leur survivance de la Terre tendit que celui qui n'est pas initié pourrait trouver la mort devant ce savoir.

jeudi 17 décembre 2009

Alyanie : Car ça me turlupine

Un centre commercial. Des escalators. Des gens dessus. Des centaines qui montent, d’autres centaines qui descendent. Des odeurs de parfum, une de pisse de chat, une de celui qui n’a pas eu de bain chaud depuis un mois et demi. Un homme plus pressé. Sa valisette qui pousse les cabas qui s’entassent qui grogne contre l’homme qui pousse. Juste des baragouins.

Un courant d’air voltige dans tout ça. Il s’emmêle dans ses cheveux, et il devient extraordinaire. Ca fait des paillettes dorées, mes yeux brillent en voyant le spectacle. Il s’arrête, lui et le courant d’air, juste devant moi. Ils me regardent, j’ai peur qu’ils prennent le large. Finalement il me sourit. « Je suis amoureuse de toutes façons » que je voudrais dire, puis faire comme si sa face ne m’animait point. Ca marche bien de dire qu’on est amoureuse, pour échapper aux garçons. En plus, dans mon cas c’est vrai, raison de plus !

Sauf que voilà, c’est de lui que je suis amoureuse.

mardi 1 décembre 2009

Colle d'Anglais

La pire invention du siècle : la colle d'anglais ! (enfin... juste après la bombe A...)

L'horreur qu'on nous inflige à parler dans une langue mal maitrisée,
à, de ce fait, donner son opinion sur un sujet déjà mille fois réfléchis,
à répéter des phrases apprises par coeur pour ne pas faire langue vide,
à nous tenir éloigné de toute créativité, de toute envolée de l'expression, de la recherche de la juste concordance, de tout l'intérêt du verbe... !

Bien heureux est celui qui s'est vu grandir la bouche en patte-d'oie, à celui qui connait différents chemins pour le langage.
Perdu est celui que l'on battra pour ne pas avoir su ajouter à son vocabulaire la consonance de quelques peuples lointains.







To conclude...
La colle d'anglais, c'est tout pourri !

samedi 21 novembre 2009

Alyanie : Amalgame

Je me suis bien lavée les mains. Avec du savon brun, jusqu'au coude. J'ai aussi nettoyé ma nuque, frotté mes joues. Très fort, ma peau devint très vite rouge, le savon était râpeux. Le visage plein de savon, les yeux gonflés, la tête penchée vers l'évier, je ne pouvais me détacher du gouffre d'égout qui s'enfonçait dans le noir. Si j'étais une araignée, ce trou serait ma plus pure terreur.

A la caisse du centre commercial, devant moi, un homme crapaud. Il était vieux, sa peau plissait devant ses yeux, sa bouche tombait, son ventre gonflait devant lui, des bières et du beaujolais s'alignaient sur le tapis de la caisse. Partout sur son visage, son crane, et ses mains d'énormes pustules proéminaient. C'était bel et bien un homme crapaud. A faire peur aux enfants, à impressionner même les plus grands.

Sa femme était avec lui. Elle vidait le chariot et je ne sais pour quelle raison elle se mit à jeter les articles sur le tapis. Son mari indigné lui demanda d'arrêter. La femme se mit à rire et continuait à jeter les articles avec désinvolture. Les fruits roulaient sur le tapis, les bouteilles s'entrechoquaient. Mais arrête donc ! Fais attention ! Rien n'y faisait. L'homme crapaud abandonna, appuyé sur le chariot il la laissa faire. Tu vas finir par briser quelque chose. Elle lança des crèmes au chocolat, très mal, tout comme le reste, mais cette fois il rebondirent sur le chariot et s'étalèrent sur le sol. L'homme soupira. Il s'apprêtait à se baisser pour les ramasser mais j'étais déjà dessus.

Je me demandais quelle folie pouvait bien frapper cette femme. Quelle idiotie ! Elle semblait s'en foutre complètement... Je pris les crèmes, du chocolat dégoulinait des paquets.
"Alors, ils sont éclatés ? demandait la femme au loin
- Oui, ils ont éclaté, dis-je tout bas, épuisée.
- Oh puis c'est pas grave ! Ce n'est rien ! répondit la femme à personne, elle n'avait pu m'entendre."

Je me relevais et tendis les crèmes à l'homme qui attendait. "Il y a du chocolat un peu partout..." dis-je en dirigeant mes yeux vers lui. J'en profitais pour analyser ce visage ravagé. Je ne pouvais revenir de ses protubérances. Mon regard glissa jusqu'à ses paupières gonflées et là, à mon grand étonnement, je perçus une larme !

C'était une larme d'intelligence. De celles que j'ai vues ou devinées quelques fois dans les yeux de ses esprits incapables de s'exprimer comme ils sentent qu'ils devraient le faire. De ses hommes si sensibles qu'ils pourraient devenir les plus grandes consciences du siècle ! Alors malgré son affiliation aux amphibiens je lui souris comme je souris à chacun de ses hommes. Il renifla, me prit la crème, et se détourna tourmenté. "Merci bien, dit-il à son épaule" Il posa la crème sur le tapis sans répondre à sa femme.

dimanche 15 novembre 2009

Artistique

samedi 7 novembre 2009

Alyanie ne se détache pas du sablier


J'ai rajouté du bruit sur une photo pour qu'elle soit plus jolie, j'écoute une musique volontairement vieillie, comme mon jeans à l'aspect délavé... Le vieux a comme quelques airs de noblesse. J'attends d'avoir les cheveux grisonnants, mes cheveux poussent exprès pour ce temps où je pourrais les tresser comme de la vieille laine. Je pationne le temps, je joue avec lui en l'attendant : je change la dates de mes anniversaires, j'homothétite le depuis quand on est ensemble, je souffle sur la poussière pour jeter mes vieilles affaires mais je note régulièrement les jours qui passent avec minutie.

On m'a offert un carnet de cuir de lama, j'ai une mine de plomb, je griffonnerai dedans. Quand l'inspiration me manquera je ferai juste un trait vertical comme les prisonniers dans leur cellule, il prendra toute la page ! Un jour il sera plein, je ne pourrais plus rien écrire, plus de place ! Ce jour là je le fermerai avec un grand sourire, je passerai rapidement les pages avec mon pouce et puis je lèverai les yeux et devant moi s'étendra tout le reste, tout ce que je n'aurai pas encore eu l'occasion de noter, et encore plus loin il y aura moi avec les yeux plissés, avec une vieille bouche, et les cheveux gris.

Cette après midi j'ai trouvé un sablier dans la cuisine. Un vrai : avec le sable rose dedans. Je l'ai renversé et le temps a filé dans l'entonnoir. C'était fabuleux comme il avançait vite ! Encore plus fort que dans les toilettes la petite aiguille de la montre avant que ma trotteuse saute. J'ai brisé le sablier et à l'aide d'un microscope j'ai tenté de voir le temps à l'intérieur des grains de sable. J'ai découvert beaucoup de chose, alors, et je trouve réducteur le coup de l'anglais qui veut que le sablier ne mesure que les oeufs.

J'ai appris que le présent existait, il était dans les grains quand ils ne résonnaient plus. Les veinards ! J'en ai ouvert un et avec une pince à épiler j'ai extrait le présent. Je l'ai étiré et je l'ai enroulé autour de mon doigt. C'était joli. Puis je l'ai mangé. C'était bon. Mais pas très copieux : le présent est tout petit.

Maintenant faut que j'aille à table. C'est de la raclette, je ne vais pas manquer ça ! Je cache les grains de sable qui restent, je me les réserve pour plus tard.

Quand j'aurai mangé tout le présent, il ne restera plus rien et enfin j'arriverai plus tard ! J'arriverai demain, j'arriverai dans bientôt ! J'espère y être bien accueillie.

mardi 3 novembre 2009

Alyanie : Va voir le sorcier

J'avais une anémone sur le pouce depuis plusieurs mois déjà. Elle commençait à me déranger : tous les matins à mon réveil elle me collait encore au doigt ! De quoi devenir fou. A croire qu'elle voulait faire concurrence à Chance, quelle naïveté ! Enfin bref, il fallait agir. Je suis donc allée voir le sorcier.

Il était plutôt grand et maigre dans sa grande tente de peaux. A mon arrivée, comme s'il l'avait prédit depuis longtemps, des herbes fumaient déjà dans un poêle. Il me prit par l'épaule et l'écrasa pour me faire assoir sur un pouf en nid d'oiseau. A l'intérieur du coussin je sentais des épines darder mes fesses. Il incanta pendant plusieurs minutes avant de me demander quelle folie me poussait à venir le voir en plein automne : "Alors que finissent de pousser les champignon ! Tout juste ! Les meilleurs de la saison !" Je m'excusai et je lui tendis mon pouce.

Le sorcier réajusta sa tunique de plume, replaça ses rondes lunettes rouges et scruta attentivement l'anémone. Il se mit à siffler longuement en relevant la tête vers moi : "Mais c'est une anémone ça mademoiselle !" J'acquiesçai avec énervement. Alors, sans me laisser le temps de réfléchir il me prit le pouce le tira jusqu'au poêle, je dus m'agenouiller devant le feu. Il sorti un canif de sous sa tunique et de la lame traça une croix rouge brillante sur l'anémone. Je grimaçai. Il me lança alors : "Ne bougez pas ! ... Je vais vous expliquer..."

A main nue il prit quelques herbes fumantes et les écrasa sur mon pouce. "La douleur est en deux mouvements..." Il secoua sa propre main pour éviter de se bruler lui même. "J'applique le produit et vous avez mal..." Avec un coton gris il appuya sur mon pouce afin que les herbes pénètrent la plaie. "Puis la douleur s'apaise." Il s'apprêtait à reprendre des herbes quand je grimaçais de nouveau. "Et finalement la douleur reprend, beaucoup plus vive, mais à ce moment je ne fais plus rien."

Le sorcier m'appliqua ainsi trois ou quatre fois les cendres des herbes médicinales. A la fin de l'opération j'avais le pouce comme une ampoule, il me faisait terriblement mal. "L'action se fera sur un mois, me dit-il, je ne sais pas si elle partira du premier coup, c'est assez aléatoire..." Je fis oui de la tête. J'espérais que la douleur partirait vite.

Mais voilà, mon pouce est rougi et l'anémone est toujours présente... Vivement qu'elle meurt ! Je ne veux pas retourner chez le sorcier...

dimanche 18 octobre 2009

Alyanie : Fume dans le froid


[Début de l'hiver, les radiateurs gargarisent. Le professeur de maths s'arrête un moment puis continue comme si de rien n'était mais j'écoute encore l'eau qui glougloute et dehors un petit vent frais de Sibérie qui avance vers nous en chantonnant : vouuuu... vouuuuhouuu... Les vents chantonnent nonchalamment, c'est dans leur état normal. Mes mains prennent leur température d'hiver et j'ai des envies de lectures devant une cheminée, de promenades cachée dans une écharpe à fumer l'air ambiant autour d'un lac au bord duquel l'herbe craque. En des temps comme celui-là je pense beaucoup au Québec, quoique jamais je ne l'ai connu vraiment rafraichi...]

Devant moi j'ai une boite en verre, dedans j'ai enfermé une luciole. La dernière de la saison probablement. Elle se repose dans un coin, bouge quand je secoue la boite, retombe parfois complètement sonnée. La luciole est malheureuse ça se voit, mais je m'en fous car ce n'est qu'une luciole et je ne l'entends pas crier. J'ai souvent envie de la croquer pour savoir quel gout elle peut bien avoir mais je me dis que ça ne vaut pas le coup, elle m'est bien trop utile. La nuit quand j'ai besoin d'un peu de lumière je souffle dessus jusqu'à ce qu'elle s'éclaire. Si sa lumière vient à baisser je souffle plus fort pour la raviver et si elle refuse je la baigne dans l'eau pour qu'elle boit la tasse... elle abdique toujours la conne.

Tous les soirs son ventre gargouille. Je bois du lait concentré devant son nez, elle me regarde dégoutée. Elle rêve de se tirer de là, elle rêve de partir loin pour le palais d'un grand sultan. Ahah ! Je vois tout ça dans ses petits yeux ! Elle est bien naïve je pense, jamais elle ne survivrait de toute façon seule dans la nature. Avec le froid, les oiseaux et les crapauds. Tous se rueraient sur elle, ils lui souffleraient avant de la gober qu'elle a fait le mauvais choix, petite, vois comme tu es vulnérable maintenant ! Non le mieux c'est que je la garde dans ma boite en verre, le mieux c'est qu'elle reste ici à regretter la liberté.

Le mieux du mieux c'est que je continue à la fatiguer pour qu'elle sorte le meilleur d'elle-même, le doux jus de ses capacités. Adieu le plaisir, bonjour le profil ! Mais aidez-moi ! Qu'on la crève ! Qu'on l'encourage à rester, qu'on lui fasse rêver des aménagements dans sa petite boite, qu'on lui dise qu'elle est faite pour produire alors que nous sommes tous d'accord : tout ça ne rime à rien, n'est-ce pas ? Tenons-la éloignée de sa jolie nature de luciole, de voltigeuse, de colporteuse d'images...

Peut-être que ce soir, sachant tout ça, vous aurez un peu de pitié pour cette luciole, pauvre petite bête... !

mardi 29 septembre 2009

Noème

Elle s'appelait Noème. Elle vivait seule depuis longtemps dans un petit appartement avec son chien. Ce dernier aimait en cachette la chienne d'en face et lorsqu'il, un soir, la vit s'enfuir de chez ses maitres pour rejoindre un autre chien d'en bas, il se pendit.
Alors Noème ne vivait plus que seule dans son appartement avec personne.

Pour combler le vide elle se découvrit un don. En effet, et contre toute apparence, elle était noctiflore, c'est à dire que ses pétales se découvraient la nuit. Elle qui le jour paraissait morne, grise et molle se retrouvait la nuit joyeuse, lumineuse et ferme; d'une nitescence sans égal. L'adresse de son appartement passa d'oreille en oreille. Mais ces hommes se trompaient : derrière des jappements elle ne faisait que niveler.


Un soir vint drôlement chez elle un bel homme quoique quelque peu nictitant. Ce dernier s'était mis au néphalisme, il ne buvait plus que du nervin. Elle trouva ça beau. Il entourloupa Noème, lui promit liberté et passion dès qu'elle payerait son naule et accepterait de monter avec lui sur un navire. Elle paya mais à la vue du bateau en nectique sur lequel il voulait l'embarquer pour les Indes elle prit peur et réclama une semaine pour réfléchir. L'homme accepta, en refusant de la rembourser.

A la néoménie, elle s'échappa de la ville et se dirigea chez une sorcière némorale de sa connaissance qui pratiquait la néphélomancie afin d'interroger les êtres supérieurs à propos de son avenir. Celle-ci, après un interminable cérémonial, lui prédit un immense succès à New York en tant que danseuse dans un cabaret.

jeudi 10 septembre 2009

Alyanie : quand l'intéressant s'en mèle

Une suite est bornée si...
définition d'une suite bornée
" Mais attention à ne pas inverser le 'pour tout' avec le 'il existe' car dire que pour tout n il existe un réel M tel que la norme de Un est inférieure à M, est toujours vrai ! Vous ne définirez rien de particulier... "
A moi de rebondir sur les paroles du professeur : si cette définition qu'il-ne-faut-absolument-pas-écrire est toujours vérifiée, si elle ne décrit rien de particulier mais quelque chose qui est toujours vrai, n'est-ce pas qu'elle décrit la vérité ? Et si la vérité était que quelque soit l'objet considéré il existait un moyen de le mesurer et que par ce moyen nous pourrions toujours trouver un autre objet plus grand ? Et si ce qui est vrai est ce qui peut être dépassé ?
Il existe tellement de façons de mesurer les choses et les concepts qui nous entourent. On peut les mesurer selon la largeur, la longueur, leur masse, leur beauté, leur universalité... Et bien moi je dis que quelque soit le légume, la planète, ou l'Art que l'on mesure ou admire, il est vrai que l'on puisse trouver quelque chose de plus grand, de plus gros, de plus beau ! Il en est de même pour nos valeurs, pour notre morale, pour nos pensées. Oui, toujours l'on pourra trouver quelques unes qui leurs seront supérieures.

En physique nous avons fait de la magie ! Voyez devant votre visage ébahi une balance. Tout d'une vraie : un plateau, une aiguille, un cadran, sauf que voilà, c'était une balance complètement vide ! La boite qui se situe sous le plateau et qui cache habituellement le mécanisme était complétement transparent. Bon, on se dit, chouette !, on va pouvoir voir comment cela fonctionne ! Et bien non, car il n'y avait aucun mécanisme : juste l'aiguille, reliée au plateau par une tige de fer. Après cette surprise la prof sort une peau de chat et une baquette magique en ivoire peint. Elle frotte la baguette contre la peau de chat, raconte pour détourner l'attention qu'elle capture ainsi des électrons, les dépose sur la balance et là... l'aiguille tourne ! Oui, vous avez bien lu : en physique nous pesons des électrons (déjà ça, c'est pas mal fabuleux) avec une balance complétement vide (alors vous imaginez bien qu'une fois arrivée à cette conclusion j'étais en extâse !)


Mais ma journée ne s'arrête pas là. En revenant du déjeuner je me suis retrouvée avec une petite araignée dans les cheveux. Je la sors de là et je m'amuse un tout petit peu avec. Elle marche en articulant bien pour ne pas s'emmèler les pattes -qui semblent beaucoup trop grandes pour elle- jusqu'au bout de mon doigt puis s'élance dans le vide ! Rapidement elle reste suspendue ainsi, la tête en bas, un fil relié à l'extrémité de mon doigt. L'araignée cherche à redescendre mais je joue à reprendre son fil d'une main à l'autre en remontant à chaque fois l'araignée pour que jamais elle n'atteigne ma table. Lors de ce mouvement je me suis peu à peu rendue compte que j'effectuais cette manoeuvre -celle de prendre le fil à son milieu de le remonter, puis de le reprendre à son milieu avec l'autre main au fur et à mesure que l'araignée le tissait- sans avoir aucune indication de mes sens ! Le fil était trop fin pour que je le vois (même en le mettant juste devant mes yeux, même en louchant) ou que je le sente. Pour mes sens, je jouais avec le vide. C'était à se demander comment mon cerveau a pu se faire la reflexion que je tenais un fil puisque je n'avais strictement rien entre les doigts !

C'est indéniable, aujourd'hui je suis allée au délà de ma sensibilité.

samedi 5 septembre 2009

Alyanie change son amphi

Il y a des escaliers en colimaçon à grimper. Pas qu'ils soient particulièrement étroits, non, ils ne font que tourner sur eux même, doucement, sans même avoir le temps de finir leur tour. Une fois les escaliers grimpés je tourne la tête vers la droite. Mon bloc me glisse des mains (je n'ai pas encore eu les veines à prendre un cartable) alors je marche machinalement vers l'amphi 161. D'un seul coup unique je me bloque. Un professeur de maths me sourit, je lance alors que non, je ne suis plus de ce coté moi alors ! Et je fais volte-face, les grands, les spé, ceux qui ne portent que deux lettres à leur dénomination, discutaient dans mon dos. Je traverse le couloir et j'entre enfin dans mon nouvel amphi : il est vert.


En l'espace de deux mois j'ai eu 20 ans et une admission chez les droïdes de niveaux 9. C'est plutôt cool tout ce qu'on peut faire en deux temps de vacances. Je m'assieds, à gauche un cinq demi à peine que j'aime bien, à ma droite un gars qui me prend ma super boite de stylos en disant :
"Hof ! Ca me sidère de voir ça, c'est complétement inutile d'avoir tout ça !
- Si tu cherches une quelconque utilité à la vie, tu es mal barré mon garçon !" que je réponds...
... dans ma tête car bon, ça ne se fait pas dès les premiers jours. Et puis je n'ai pas pensé à cette réponse aussi vite. Toujours est-il que j'ai ruminé. Je ne sais pas si je vais avoir beaucoup de sympathie pour lui. Je me suis retournée vers la gauche, c'était beaucoup plus agréable.

J'ai un prof de maths qui me fait penser à un vendeur d'aspirateur. Voyez ? Ceux qui cognent de portes en portes en cravate pour vous faire la démonstration du produit de l'année ? Ce n'est pas du tout péjoratif, je veux souligner le fait que mon prof de maths est extrémement propre sur lui et sur sa langue. Son élocution, sa cordialité, et son tact proéminant font de lui un vendeur d'aspirateur. L'année dernière j'ai connu un professeur qui en début d'année s'était improvisé artificier pour nous faire peur, puis nous avait dévoilé une humanité incroyable, aussi bien dans ce qu'elle a de bon que dans ces faiblesses. Me voici à écouter les propos d'un homme qui, par son comportement, semble nous promettre l'élégance de la réussite.

J'ai également une prof de physique. (Comme l'an dernier tenez !) Elle allé-retourne entre le tableau et ses explications tellement vite que le premier n'a pas le temps de s'écrire et les secondes s'embrouillonnent. Le préjudice encouru est assez moindre quand même, je suis sortie de cours en ayant compri la leçon normalement mais le contraste est flagrant : l'an dernier j'avais une prof tellement organisée, tellement structurée qu'il me semblait que celà ne nous laissait plus aucune initiative !

A l'internat la configuration de la chambre a changé. Mes deux coloc' se cotoient à présent l'une et l'autre et moi je me retrouve dans un petit coins au loin. Assez confortable au final ! Mais je pensais au début qu'elles ne m'aimaient plus... jusqu'à ce qu'elles m'offrent un cadeau pour mon anniversaire, l'espoir renait alors !

Allez donc chers amis, un an pour finaliser vos projets et pour les concrétiser ! De cette année, il faut profiter au maximum et ne rien avoir à regretter. Je vous le souhaiterai à la prochaine étoile filante qui tombera sous mes yeux, assez pour me faire peur aux frissons.

lundi 10 août 2009

Alyanie supporte la Terre sous ses pieds (jour 6)

Je ne suis plus qu'une grosse céphalée ! Si grosse que je ne puis plus me tenir debout. Alors je me suis assise dans la douche, l'eau giclait sur mes épaules, et j'ai attendu d'être assez réhydraté pour m'en tirer et m'allonger sur le lit. Je mesure près de 73 mètres, et j'ai du mal me nourrir car mon ventre fait des trucs bizarres, comme des nœuds. Voyez-vous, la vie d'une céphalée n'est pas de tout repos, surtout sur Terre.



Donc me voici dans mon lit. Mes fanons dégoulinent - j'ai toujours imaginé des fanons comme des cheveux alors que ça ressemble plutôt à un peigne en os, quoique les comparaisons ne sont pas si éloignées les unes que les autres - autour de mes oreilles, j'entends de la musique dehors et mes volets qui claquent, mais je ne peux pas me relever pour voir d'où viennent les chants. Alors je me blotti dans la couette, je l'enroule tout bien autour de moi et là je m'endors enfin !

C'est cool les rêves que peut faire une céphalée comme moi.

dimanche 9 août 2009

Alyanie : Un presque vrai poème classique comme on apprend en primaire

Je ne suis plus sainte car bientôt je tuerai de mes mains
Ma peau si blanche se couvrira de rouge carmin
Comme mon coeur qui pulse des envies si féroces
Tuer un homme, ô mon Dieu, c'est atroce !

Je ne connaitrai pourtant ni ses yeux ni sa peau,
Alors qu'on m'avait dit que faire l'amour était beau !
Du moins... Jusqu'à ce que mort s'ensuive
Car je suis bien trop jeune pour qu'il vive.

S'il a déjà quelques bontés au creux de ses larmes
Faites qu'il puisse les distribuer aux autres petites âmes
J'ai si peur qu'aux hommes son être vienne à manquer
C'est surement pour ça que je m'empresse de le tuer.

Il ne pèse encore qu'un tout petit souvenir
pourtant ma voix chante comme si j'étais martyre
Le temps ne me laisse pas enfanter comme bon me semble
Alors en tant que mère en danger, je tremble...

07.08.09

Presque, et cette date ressemble
à un compte à rebours !

mercredi 5 août 2009

Alyanie : septante

Septante, c'est le joli numéro que porte cet article. Comme les sept tantes de la main, et les sept tantes du tour de mon chapeau. Mon chapeau, qui, plus que beau m'illumine contre le soleil, et fait que l'on m'appelle Madame Vous Avez un Joli Chapeau. Un long nom à particule dont je suis fière. Je le mets par plaisir sur la tête, même dans ma maison ! Aujourd'hui le temps est magnifique et la poste fermée, je traverse une canicule qui grille les habitants pour rien. Je suis malade je crois, j'ai dormi jusqu'à une heure, j'ai regardé la télévision en ayant peur longtemps dans l'après midi avant de chausser mon appareil photo et d'aller cueillir des tomates. J'ai laisser une bouteille d'eau en plein de soleil. Je la veille souvent, j'espère qu'elle va bouillir, je cuirais alors mes nouilles dedans. Quoiqu'il me reste du riz à manger.



Oui, je crois que je suis malade, je suis fatiguée, la tête me tourne et je prends du chocolat noir pour me consoler. J'aimerai aussi pouvoir me serrer dans mes bras mais malheureusement ils sont bien trop courts pour cela. Mes mains sentent la tomate, je voudrai alors que mon palet aussi. Petit amusement du matin, je vais sur le blog d'un ami, nous avons fait un échange de lien. Il ne savait pas quel nom donné à mon blog, "garde Alyanie" lui dis-je. Je vais sur son blog, pour m'informer, mon lien s'appelle bel et bien 'Garde Alyanie', ce fut drole. Je ne vais pas lui dire, qu'il laisse en souvenir de l'incompréhension indolore.

J'ai un nouveau porte manteau qui me fait peur dès que je me retourne : il est plus grand que le premier, 1m80, plus fort et plus robuste. Il faut que nous soyons amis sinon c'est lui qui gagnera. Le porte manteau précédent a rencontré son histoire. C'était ma marraine qui me l'avait offert lorsque j'avais 2 ans. Je ne savais pas. C'est bien de savoir. Je me doutais bien qu'il s'agissait d'un cadeau. Je l'ai mis dans la salle de jeu en attendant de lui trouver une paire de lunette pour qu'il puisse partir à l'aventure incognito. Un porte manteau en baroude se remarquerait trop vite sinon, je risquerais de le retrouver au poste : "il n'a pas de papier !", il n'est ni tatoué, un choix.

Septante, c'est l'âge que j'aurai dans deux jours si je prends 25 ans par nuit.

mardi 4 août 2009

Alyanie supporte la Terre sous ses pieds (jour 3)

Par excellence me voici avec un porte manteau à ma taille : 1m80 qui ne plie pas chemise lorsque je lui demande de soutenir plus de trois protèges-mois-dus-vents. (j'ai toujours des problèmes avec la règle des 's' dans un mot composé)
Par excellence, même si je me dis qu'il n'est pas bon de trop avoir d'adresses et tout et tout pour fidéliser les lecteurs ou je ne sais trop quoi j'ai ouvert un nouveau blog, oui !, et je crois vraiment que là c'est le bon ! Voilà, ça faisait des plombes que je voulais ouvrir un blog photo sans jamais trouver quelque chose de satisfaisant et bien aujourd'hui' par un surplus de curiosité il me semble bien avoir trouvé mon affaire !!
Je vous laisse zieuter, jalouser mon œil de lynx pour trouver les bons hébergeurs, en cliquant zici : ZICI . Tralala, je suis contente de moi, je vais enfin pouvoir aller me coucher.
Bonne soirée à tous,
Alyanie

dimanche 2 août 2009

Alyanie supporte la Terre sous ses pieds (jour 2)

J'ai de la peinture bleue sur les mains, parlinpaintin !
J'ai de la peinture bleue sur les pieds, parlinpainpied !

Ma table de chevet vient d'être achevée. Une girafe et un lion seront là pour hanter ma chambre ou pour la protéger des cambrioleurs, au choix. (Je compte plus sur le lion que sur la girafe, quoique cette dernière pourrait faire de l'effet !) La nuit je dors ma petite lampe allumée pour ne pas voir que je suis seule, que personne ne me sert dans ses bras, ou pour ne pas entendre le silence d'une respiration absente. La lumière éloigne la solitude à 15 bons mètres, ce n'est pas négligeable ! Avant de m'endormir j'entame quelques danses tribales, je cris à la lune comme un loup-garou le ferait, j'éloigne les mauvais esprits, les fantômes qui grincent à la lisière de ma porte. C'est plutôt efficace, je n'ai pas encore eu à me plaindre.


J'ai fait le tour de Nevers plusieurs fois avec mon amie future écrivain maudite, j'ai nommé Oriane, un peu de psychologie de banc à parc, un peu d'ironie "oh !! bah oui, les soldes c'est fini, maintenant c'est chère !", un peu de fumée et d'alcool car on a presque l'âge d'en parler. Oui, ce fut bien, je compte récidiver. Finalement je vais chez ma mamie et mon papy pour profiter de la cuisine. Au passage je leur ai piqué des pommes de terre pour voir si ça peut pousser ma voiture à moindre frais, un peu comme celle de l'aviateur qui a de la patate en grand nombre !

Face à cette solitude, qui n'est pas désagréable à chaque seconde je le précise !, il m'arrive de m'imaginer devenir encore plus seule. Voyez ? De recevoir un sms d'un grand séquoia le disant : "voilà, Céline, je suis désolé... mais je ne peux pas, te voilà alors encore plus seule que maintenant" Alors folle de chagrin je pense à des excuses, à des cris que je ferai dans ses oreilles, et si j'étais lourde de sens* ? Hein ? Me laisserait-on alors encore plus seule que je ne le suis déjà ? Me voici, avec des trucs (qui j'espère) débiles. Bonne soirée.


_____
*pregnant, in English

vendredi 31 juillet 2009

Alyanie supporte la terre sous ses pieds (jour 1)

Il n'est pas toujours évident de porter la terre sous ses pieds, surtout lorsqu'on est seul ! Elle est si lourde... Je dors bien la nuit pour avoir assez de force pour qu'elle ne m'écrase pas le lendemain.

Il faut également s'occuper, ce n'est pas la plus mince affaire mais j'ai quelques idées pour m'en sortir. Au programme d'aujourd'hui :

Déjà, une matinée, pas trop grasse, juste ce qu'il faut pour profiter de la lumière du jour vue sous la couette et ne pas dormir toute la journée. Autrement dit, levée à 9h38 ! Je m'habille légèrement, un T-shIrt que plus personne ne voudrait mettre et un T-shOrt. Je commence à peindre ma table de chevet. J'apprends la peinture au pinceau, à faire des croisés comme il faut. Maintenant que le tout commence à sécher je vois que j'ai assez bien réussi le devant du tiroir, l'arrière mais ABSOLUMENT PAS l'étagère du bas. Du progrès à faire en somme.

Après-midi, je vais au studio pour quelques photos. Aujourd'hui ce sont des fourmis que je dois prendre. Je règle les projo', pas de problème today : le soleil est au rendez-vous ! Laissez moi vous présenter les stars du jour :

Voici Carine aux belles jambes

Mornia et Vaness' deux grandes sportives

Clémence qui aime les gros plans

Encore Carine

et Béatrice, elle pose pas super bien mais elle fait des blagues droles

Le soir, je retourne à ma peinture, entre temps je gagne à un jeu qui a duré plus de 5 jours. Ma table de chevet se bleuit doucement. J'ai fait mon premier dessin : une silhouette de maasaï. Le résultat n'est pas celui qui j'imaginais mais il me plait plutôt. Il y a quelques traces de pinceau, des petits trucs qui se collent à la peinture, cela ne fait pas du tout professionnel mais en ce temps où le 'fait main' est à la mode je pense qu'elle passera bien ma commode déguisée en tableau. Il me reste encore à dessiner le lion, l'acacia et la girafe.

Pour manger ce soir je réinvente le risotto.

Ingrédients :
  • tomate
  • oignon
  • raisin sec
  • lait de coco
  • riz
  • un bouillon cube
  • poulet
  • curry, cumin, piment de cayenne
Recette :
  • mettre un peu d'eau dans la casserole, y ajouter le bouillon cube, faire bouillir l'eau.
  • ajouter le riz, le lait de coco et l'oignon coupé en fine lamelle
  • bien remuer jusqu'à que le lait de coco se mélange bien dans l'eau
  • ajouter le curry, le cumin et un tout petit peu de piment
  • quand le riz commence tout juste à gonfler ajouter les raisins secs et couper la tomate en petits dès avant de la mettre dans la casserole
  • une fois que le riz est bien gonflé mais avant que toute la sauce ne soit évaporée ajouter le poulet coupé en dès
  • laisser cuire le tout à feu très doux, la casserole couverte
  • fin de la cuisson lorsque les oignons et le poulet sont cuits

jeudi 23 juillet 2009

Alyanie : Qui a mal aux pattes ?


Voilà c'est fait : j'ai plus de 100 km dans chacune de mes pattes. Pendant une semaine j'ai traversé quelques parties du Cher et de l'Allier, surmonté des collines interminables, dépassé des forêts et leurs arbres cinq fois centenaires gros comme quatre hommes ne pourraient pas l'entourer de leurs bras, cherché de l'eau au fond des cimetières, piétonné un poncho sur le dos comme une énorme tortue venue de l'espace, suivi des cartes d'état major...

Je finis cette expédition d'entre deux coéquipieds avec une terrible douleur aux chevilles qui commence quelque peu à m'inquiéter. Et puis aussi quelques choses à raconter comme j'aime tellement raconter aux gens !

Déjà ces suisses-allemands qui parlent fort derrière leur grand drapeau à la croix blanche, jusqu'à tard dans la nuit nous les entendions ! Alors le sourire machiavélique au lèvre Thibaut et moi nous nous disions que demain matin (héhé !) nous les réveillerons en faisant du bruit et nous les épaterons avec nos tentes "2seconds" -wouéh parce que comme disait Thibaut, eux n'ont qu'une tente "2heures"- sauf que voilà... Au petit matin je me réveille subitement sur de grands éclats de voix, en levant la tête je vois Thibaut exténué me dire "Oh Céline ! Ils sont DEJA levé !"

Finalement, ma chambre privée est en grande mutation. Mon lit a commencé par grandir ! Lui qui n'avait jusqu'à maintenant qu'une seule et microscopique place, lui qui grinçait parce qu'il ne me connaissait plus (c'est mon papa qui m'a expliqué) s'est élargi d'une personne et demi ! Secondement, une fourmis travailleuse œuvre dans tous les coins de ma chambre à la recherche de droititude et de propreté ! Mon papa dit que je gonfle à le laisser faire ça tout seul, mais que voulez-vous ? Je n'y crois pas, voilà. Quand je vois où en est le rangement de ma chambre je dis : "Mais j'en suis à sa compacité maximum !" La fourmis-volante passe, je gagne maintenant 50 m², au moins !

mardi 7 juillet 2009

Alyanie : le scoop du siècle !


Lorsqu'on reste longtemps allongé dans un lit à deux places, la jambe droite dirigée dans le sens des oreillers, la gauche tendue vers le velux, il arrive toujours un moment où l'on refléchie.Quand cela m'est arrivé il pleuvait dehors et alors je me suis dit : "tiens ! ils ont repris la même politique d'il y a quelques années, pluie la nuit, soleil le jour" et là, d'un seul coup l'évidence m'a frappée !

En effet, je venais de comprendre beaucoup beaucoup de choses sur le monde d'aujourd'hui. Je venais de comprendre que depuis longtemps déjà l'on savait comment contrôler la météo ! Chaque pays est capable de contrôler la météo de son territoire, et si nous n'en savons rien encore aujourd'hui ce n'est que pour des questions de sécurité - vous imaginez un peu le grabuge que ça ferait, chacun voudrait sa météo à lui qui lui convient... ! Car voyez-vous, dans toute cette technologie il y a bien un petit soucis...

Chaque pays peut contrôler la météo de son territoire mais le temps qu'il choisira aura une influence sur le temps des pays voisins d'où la création de l'union européenne ! Le charbon, rien à voir du tout. Ce qui a poussé nos Etats à se ralier est en réalité le soleil et les nuages. De plus en plus de pays veulent entrer dans l'union européenne pour uniformiser leur ciel et éviter quelques catastrophes climatiques dues aux incohérences.

Maintenant je comprends parfaitement pourquoi le pays qui est à la présidence de l'union ne l'est que 6 mois, soit deux saisons qu'on prend soin de ne pas laisser complètes, et pas une année entière ! Croyez-vous qu'on va permettre à un Etat de faire la pluie et le beau temps à sa guise pendant qu'à coté on ne reçoit que des restes d'anticyclone ? Remarquez également que durant la présendence de la France (du 1er juillet 2009 au 31 décembre) le temps a été admirable en France. J'ai demandé l'avis de météofrance, voici donc quelques chiffres : (à Bourges)
  • pluviométrie : 2007 - 870,8 mm --- 2008 - 784 mm
  • ensoleillement : 2007 - 1836 h --- 2008 - 1841 h
  • température : 2007 - min : 7,7°C max : 16,6°C --- 2008 - min : 7,3°C max : 16,0°C
Alors ? Vous commencez à comprendre ? La météo se dirige et jusque là, vous ne le saviez pas. J'avais d'autres arguments ce matin là, mais depuis ils m'ont échappé. Ils reviendront surement bientôt. Si vous aussi vous avez des exemples pour souligner ma thèse, je n'attends que ça !

Vous pouvez très bien faire connaissance avec moi en regardant le film Le Hérisson, actuellement au cinéma, il parait (et cette idée ne me déplait pas) que Paloma me ressemble. Juste un détail : elle a les cheveux frisés, et pas moi.

samedi 20 juin 2009

Tu veux faire un voeux ?

Ya un petit morceau de nuage qui se balade. Un jeune aigle me l'attrape, il me le tend. "Non, dis-je, c'est à toi de faire un vœux." Il hausse des ailes et fais son vœux avec le sourire. "Dis dis ! Qu'as-tu souhaité ?" Alors le jeune aigle me regarde dans le yeux et me dit : "que tu passes une excellente aventure." Moi je suis estomaquée. Ça veut dire que j'en ai le souffle coupé. Et dire que les aviateurs ne font pas des vœux pour eux ! Et des vœux encore meilleurs et bien trouvés que toi-même tu n'en feras jamais pour toi-même. Une belle leçon. Un exemple que j'aimerai suivre et pourtant...


Oui et pourtant quand je me retrouve avec un morceau de nuage ou la plume d'une étoile filante entre les cils, impossible de penser à quelqu'un d'autre que moi ! Je me souhaite de la réussite, l'amour et tout et tout, je me souhaite des vengeances bien arrosées, non mais jamais je ne pense à faire un voeux pour quelqu'un d'autre alors que finalement ce serait tellement plus utile ! ... mes pensées sont toutes tracées.

Dès qu'un voeux arrive je me projète dans le futur, me demandant de quoi j'aurai besoin en oubliant souvent l'essentiel. Par exemple, en ce moment j'aimerai avoir une revanche contre un gars qui tente de me couper la langue. Ca fait deux fois que ça m'arrive, le premier parce que je ne lui avais pas donner le sexe qu'il voulait, le second parce qu'il n'a pas eu ma main (héhé ! non mais, depuis quand on coupe les mains des voleurs en France ?) Il m'empêche de dire ce que je pense !! Il m'en empêche le bougre !!! Et pour bien fignoler tout ça, il va s'envoler si loin qu'on pourrait prendre sa destination pour l'haut-delà. Hors de question que j'aille le chercher. Ca me grimpe au bourrichon en moutarde. Mais c'est futil. Tellement futil que je ne devrai plus y penser.

Et plutôt me dire qu'il y a un charmant sultan presque mon voisin à l'échelle du globe à qui je pourrais souhaiter toutes les gourmandises de la vie ! Qu'il y a aussi deux dignes ascendants à qui je pourrais souhaiter la facilité du destin ! Qu'il y a des millions d'hôtes de ma mémoire à qui je pourrais souhaiter d'y marquer leurs passages par les réussites !

Mais non que dalle. Ne doit exister que les aviateurs pour faire ça.

En attendant je souhaite de pouvoir me mettre dans une valise et déménager sur la route. Oui, JE veux habiter sur une route ! Dans une maison à roulettes, toutes fenêtres ouvertes avec une musique cool à fond les bastringues.

Nouvelle utilisation du correcteur d'orthographe : inventez un mot, frappez-le, le correcteur tente de le reconnaitre dans son dictionnaire et paf! vous tombez sur un mot super qui correspond à votre idée. Derniers mots trouvés avec cette technique révolutionnaire : sabord (voir article précédent) et bastringues.

vendredi 19 juin 2009

Alyanie : A demain les enfants !

Où suis-je ? Certainement pas en cours. Le sens n'y habite plus. J'ai pris la décision de me dispenser quelques jours, oui car figurez vous (et me voici à me justifier... !) j'éviterai de faire parti de ces élèves qui viennent pour faire bonne impression avant le conseil, j'éviterai de faire parti de ces élèves qui profitent du dernier cours pour emmerder un prof, j'éviterai d'aller là où comme je le dis souvent "ça n'a pas de sens". Pas de sens, c'est bien la raison qui me vient à l'esprit à chaque fois que je ne fais pas quelque chose. Mais voilà, souvent on triche. Je me dégoute quand je me vois tricher, je vais faire en sorte que cette fois-ci j'assumerai, et si jamais on me demande je dirai le fond de ma pensée : ça n'a aucun sens de me bouffer 6 heures par jour pour ne rien faire ou presque, pour tenter de me faire peur avec les concours, les interros surprises, ou les échéances. Ca n'a strictement aucun sens si moi je n'y vois pas l'intérêt, si moi je ne trouve pas cela enrichissant.



Quand je vois ces vieux enfants qui regrettent... J'espère ne jamais finir comme eux, c'est bien pour ça que je fuis désespérément cette absence de sens : quelque chose qui n'a qu'un effet relaxant à très court terme - comme savoir que je suis à ma place et que je n'aurai aucun problème administratif - c'est de la couardise. Voyez un peu ? J'élève l'école buissonnière à la pure noblesse ! Il est si facile de se persuader que l'on fait bien, peut-être que je me trompe de bout en blanc mais pourtant je suis sure de trouver quelqu'un en dehors de tout pour me donner sa bénédiction. Oui, parce que moi, Alyanie aux milles sabords, j'ai la conviction d'avoir des choses beaucoup plus importantes à faire que de m'ennuyer en cours ou que de faire bonne impression (après tout, c'est pour moi que je travaille !)

Et puis j'aurais aimé qu'il y ait les uniformes à l'école, bah yen a pas,
alors j'aime pas.

mercredi 10 juin 2009

Bonne Nouvelle

J'ai l'honneur de vous annoncez qu'Alyanie votre bien aimée scripteuse en déroute est admissible à son petit concours de midinette !
J'attends vos félicitations :p

mercredi 27 mai 2009

Le Vieux Marchand

Le marchand plia ses genoux ridés. Ses fesses en s’appuyant doucement sur le banc gémirent. « Voilà, c’est la fin » se dit-il au milieu du parc où il avait l’habitude de travailler.

Jamais, jeune homme, il n’avait pensé qu’il aurait pu faire ça toute sa vie. Au début ce n’était qu’un job pour payer le loyer, un truc facile, qu’il pouvait faire l’après-midi dès la sortie des cours. Et puis, vente après vente, sourire de gamin après sourire de gamin, il ne l’avait jamais quitté, son job. Ca le tenait bien. Il y avait même pris gout, même du plaisir.

Depuis le temps, il avait pas mal vieilli. Les enfants aussi, ils étaient rares à présent à sautiller dans les pattes de leurs parents pour réclamer un soleil. Une pièce bénie dans la main ils couraient jusqu’au marchand. Celui-ci en sueur sous les soleils encore invendus leur en tendait déjà un se balançant dans les airs au bout d’une fine ficelle d’argent. L’enfant l’échangeait contre la pièce, le marchand s’inclinait et tous ses soleils s’affaissaient sous leur lacet. Le gamin avait déjà filé, sautant très haut pour que l’astre monte comme s’il volait, malgré la laisse.
Même s’il évitait ce mot, ce job, ça ressemblait vaguement à une vocation.

Le vieux marchand pleura sous la sueur. Une belle vie finalement. Des dizaines d’années à vendre des soleils. Il restait sur son banc le regard vidé, le bras levé comme s’il saluait, et toujours ses soleils au dessus de sa tête, seulement retenu par ce cordon transparent, brillant comme la soie d’araignée.

Il se remémora la fois où il en avait vendu un à une jeune femme enceinte. « C’est pour le petit ? » demanda-t-il en désignant du menton le ventre rebondi. La femme approuva en rougissant. Elle avait pris le soleil, puis en cherchant la monnaie dans son sac, il s’était échappé. Le soleil avait rapidement grimpé au ciel avant d’exploser. Des éclats retombaient autour d’eux et calcinaient la pelouse. « Faites attention » dit-il simplement en lui tendant un deuxième. Il avait refusé qu’elle lui paie les deux.

Et ce sans-abri qui avait fait la manche pendant deux heures avant de rassembler les deux sous qui lui permettrait de fixer un soleil à son sac à dos…

Le vieil homme essuya de sa manche la sueur et les larmes de son visage. Un enfant avait accroché un de ses soleils à son chien. L’animal courait en tout sens mais l’astre du bout de sa ficelle ne faisait que de le poursuivre. Il jappait en montrant des crocs, l’enfant riait. En se roulant dans l’herbe le chien emmêlait la ficelle, le soleil ne faisait que de s’approcher, ça sentait le poil roussi. Les parents prirent peur, ils accoururent. Mais dur de défaire le lien entre un soleil plus que brulant et un clébard surexcité. Ils rendirent finalement le soleil au marchand traitant cet objet d’abject. Il s’en était retrouvé désolé.

Un homme en veston et valisette noire lui avait réclamé tout son stock pour l’anniversaire de son fils. Il lui tendait un billet de 500 sous. Le ministère de l’enfance exigeait plus de prudence face à ce jouet, les ventes commençaient à se faire plus rares. Les enfants devenaient fragiles et les parents prudents. Cet homme, ce fut une aubaine. Le marchand lui proposa pour deux billets identiques d’animer l’anniversaire du garçon. Une belle soirée. Avec le temps il avait pris du poignet et savait faire toute une série de figures avec ses soleils. Les enfants invités à la fête le regardaient faire avec admiration, il leurs apprit quelques trucs. L’homme à veston était ravi.
Par la suite, on lui proposa de nouveau d’animer d’autres fêtes d’enfants, mais il refusait toujours. Ce n’était pas son vrai métier, après tout il était marchand.

Finalement le vieil homme lâcha tous ses soleils d’un coup dans un soupir de résignation. Deux en s’entrechoquant éclatèrent comme une énorme bulle de savon. Les feuilles des arbres du parc brillèrent brusquement d’un éclat orange et or. De fines étoiles s’inclinèrent doucement dans l’air et des ribambelles dorées retombèrent en grésillant sur le blouson de cuir du vieux marchand de soleils. Sous cette pluie d’éclats de feu, on aurait presque pu voir un arc-en-ciel.

Les autres soleils disparurent en perçant les nuages d’un trou noir de cigarette.

lundi 25 mai 2009

Panalonge

Panalonge (n.f.) : pinceau utilisé à la Renaissance pour peindre les plafonds, son manche pouvait atteindre dix mètres, peindre à la panalonge était un art subtil que seul un vrai panalongier savait faire, le secret de l'utilisation de la panalonge est perdu à ce jour.

Je reviens tout juste d'une expo super sensas qui avait lieu... l'an dernier ! Ah mais c'était il y a l'an dernier, ça mademoiselle, c'est fini depuis longtemps ! Comment ça c'est fini depuis longtemps ? Comment ça c'était l'an dernier ? Et je fais comment pour la voir, moi, maintenant ? Et vous pensez aux gens qui n'étaient pas nés l'an dernier ? Enfin, non, je ne suis pas déçue. Juste un peu perdue dans les dates. Mais quel âge aurais-je pu avoir si j'avais un age étant donné que nous ne sommes pas l'an dernier mais bel et bien cette année ? C'est fou, ça, rien que d'y penser je dis. En consolation on m'a emmenée au Louvre, j'ai même pu garder mon chapeau qui m'abritait de la frappante lumière de vos auréoles, mes saints. C'est qu'il a fait chaud ce week-end !

Même sous un arbre, allongée près des herbes avec un livre entre les mains ma peau se mettait à poisser. Je poite, tu poites, regarde lui aussi il poite. Joli troupeau de poiteux, qui ne rêvent que de prendre une douche. Malheureusement la douche n'était pas là ! Bon d'un coté c'est pas mal car si elle aussi se mettait à poiter avec nous, nous n'en avions pas fini de faire prendre une douche à la douche pour ensuite se doucher, nous et les ours selves.

C'est une bien jolie dégringolade les enfants lorsqu'il faut remettre du sens dans les mathématiques. Même les feux d'artifices ne me touchent plus. Je-blasé lutte contre un je-vivifié qui ne cherche qu'à détruire un je-sans-sens-ni-tête. Je jette mon cahier, qui se retrouve à porter le voile, par la fenêtre. Il pirouette quelque peu, et finalement pique à plein nez vers le lac qui donne une si belle vue à ma fenêtre du Mont Quatrième.

Heureusement les tomates, les cerises et leurs descendance sont là pour égayer tout ça, guidées de main de maitre par l'aviateur. Il a souvent la tête en l'air mais il sait garder les tongs sur Terre lorsque le grizzly se réveille, c'est une bonne chose sinon il aurait bien vite fait d'être croqué !

Que je laisse la main durant quelques lignes à un sultan qui parle de lui à la troisième personne et qu'on ne remarque presque rien, que je me dise qu'il a plus de talent que moi, et puis que normal à près tout, c'est un garçon, que je renifle posément parce qu'en faite ça me ravit plutôt que de m'embêter, vous voyez qu'il sache en faire comme moi !, que je voudrais qu'il m'écrive parfois ça me fera des cartes et des mots à accrocher dans un coin de mon chapeau, en trophée, en tour Eiffel, en chaleur latente, en collision d'amhoulite...

lundi 11 mai 2009

Camping sur les limaces

Aussi curieux que cela puisse paraitre, la voiture de l'aviateur roule aux fécules de pomme de terre. ("elle a de la pôtate ma suzuk', hein ?") Nous longeons le canal à la recherche d'un pont tombé au milieu d'un champ selon les idées du St Esprit. Mais il est où ?? Pendant que nous regardions les apprentis pécheurs sur la gauche le pont en question essayait d'attirer notre attention sur la droite. Entre les arbres il sautait presque en espérant que nous voir tourner le regard vers lui. Mais non, nous restions cloitrés dans nos œillères. Bon, il se cache où ce pont à la fin ? Mais je suis là, disait-il, regardez, bon sang !

Aussi curieux que cela puisse paraitre, nous l'avons finalement trouvé ce pont pendu au dessus du champ, sans route ni voie de chemin de fer pour le légitimer. Un pont de métal rouge-rouillé qui sonne creux lorsque je marche à pas d'éléphant dessus. Et puis deux collines autour : une pour surélever Sancerre, l'autre pour rendre la forêt plus proche des étoiles, que nous grimpons avec courage, dextérité et noblesse, quelques soient les tempêtes ou les ennemis qui nous entourent. En l'occurrence il faisait beau, et question ennemis les festivités en étaient assez pauvres.

Installation de notre campement sur les limaces ("Qu'est-ce que tu penses de celle-ci ? - Oui ! Pas mal du tout, baveuse, grasse, et juste assez grosse pour tenir la tente sur son dos ! Le sol paraitra moins dur avec la limace dessus... !"), tente qui flotte doucement dans les airs comme un parachute livré à lui même et qui chapeaute doucement la-dite limace, mangeoire de la viande grillée avec une mayonnaise en tube et même veille pour entendre la chouette houhouer et crier et des pas suspect à l'extérieur de notre igloo, oui voilà tout ça. Ce fut chouette !

Cocktail à base de sucre de limace

Je voudrais vous faire ensuite un développement sur le langage. Il est évident que je ne parle pas la même langue à l'intérieur qu'à l'extérieur. Je veux dire, qu'il est évident que nous ne parlons pas dans notre chapeau comme notre langue ou nos doigts communiquent dans le bas-monde. Il est même impossible de retranscrire sur terre ce que nous nous entendons dire à l'intérieur. Une traduction est immédiatement effectué lors de la mise en matériel de nos pensées.

Parfois lorsque je m'écoute penser il m'arrive de chercher dans la langue française un mot qui existe dans ma langue personnelle mais qui semble absent en français. Par exemple, je chante une histoire sous la douche (oui, sous la douche je chante des histoires, faute de connaitre des chansons à la mode) dans ma tête tout coule tout glisse sans problème mais dès qu'il faut la sortir en français et bah... ça ne va plus ! Hier je voulais dire : gnagnagna... c'est un objet qui flotte dans les airs, qui lévite. Un lévitant ? Un gravitant ? Un flotteur ? Je n'ai pas trouvé ce qui me convenait. Il faudrait créer un dictionnaire à l'envers. Au lieu de chercher la signification d'un mot, on cherche le mot connaissant sa signification. C'est il me semble assez utile !

Certes, je passe du coq à l'âne, ne m'en voulez pas. J'écris une partie d'un article une certaine semaine, notons-la x, puis je continue l'écriture une autre semaine, y. Du coup en x j'ai une idée et en y j'en ai une autre. Vu que je suis censée réussir un concours la semaine prochaine, disons alors la semaine z, j'essaye de ne pas perdre de temps en pensant à mes idées de la semaine x ou y pour d'avantage penser à la semaine z. Je recolle alors les idées des semaines x et y sans me fatiguer.

Oui les certes se promène où bon leur semblent. Vive la liberté des certes !! Après une longue réflexion, je suis pour l'indépendance des Certes. Les Certes ont droit à leur état, à leur anarchie et tout et tout et leur période hippie et monarchique. Moi je dis qu'on devrait laisser le droit aux certes de choisir de leur avenir et de leur place dans notre société. A partir de maintenant les certes prendront leur syntaxe en main !

vendredi 24 avril 2009

Alyanie : ma dédicace

J'ai enfin résolu l'énigme du sac ! Vous savez, ces petits trucs écolos rose-fushia à fleur d'oranger ? Une poche sur le devant, un scratch à l'envers. Bah le truc c'est qu'il faut retourner la poche, faire entrer le sac de 4 Litres (oui, majuscule à litre, influence chimique) dans la petite poche et scratcher le tout fièrement en disant : "Wahhh ! que c'est ingénieux, maintenant je peux mettre mon sac écolo dans mon sac à main, même si je prends le plus petit de touss !" C'est que vu que maintenant j'ai un chapeau en patchwork on m'appelle madame, je me devais d'avoir un sac écolo. J'ai fait des emplettes, multipliant les bons de réductions, les offres exceptionnelles, les cadeaux en tout genre, je suis sortie en ayant le sentiment d'avoir fait de très bonnes affaires. Mes dépenses équivalent 18 €, j'ai 10 articles, soit une moyenne de 1,80 € par article. Le chic ! (et pour l'occas j'ai planté un arbre. Si si ! Je vous assure, j'ai un badge avec d'écrit dessus : Grâce à vous (à moi) 1 arbre supplémentaire va être planté dans le cadre de l'opération "Plantons pour la Planète" Si l'arbre en question est planté au bord de l'autoroute, je jette mon badge.)

Mon ordinateur est en panne ! Enfin, il marche à la perfection sauf qu'il produit un claclaclac incessent affreusement énervant et frappeur perceur de tympan. Mon papa et ma maman ensemble s'en sont fraichement occupé et l'envoient chez le réparateur. Autrement dit : retour aux sources, mon vieil ordinateur ronronne. Petite félicité et fierté pour lui il est à présent équipé d'une connexion internet au débit hautement rapide. Voyez comme je grandis j'ai pas (encore) installé MSN !!

Alyanie se prépare, ô Héfort !, pour un concours. Mes vacances se régalent. Hihi ! Elle en rêve quand elle s'endort toute seule la nuit, enfin elle rêve de le réussir ce concours, le reste du temps elle rêve à autre chose. Déjà elle rêve que le turban vienne à la mode. Et puis elle a un chapeau en patchwork qui lui plait tellement qu'elle dort avec. Elle se réveille toujours sans.

Et puis ce matin j'ai eu un éclair de génie. Comme tout artiste frustré car il est incapable de produire le moindre truc (que des idées, que des idées) je pense d'avantage à l'enrobage qu'à ce qu'il contiendra. Donc j'ai trouvé la dédicace de mon premier livre ! Certaines le dédicaces à Michel, à Josiane, à mon père, à ma famille, à tous ceux que je connais, à Franck, à Marie-Joe, ou encore à Molière. Bah moi je le dédicacerai à table !

lundi 30 mars 2009

Alyanie : rattrape ses week-end


L'ordinateur analyse les images transmises par la caméra. 3 silhouettes de forme humaine déjà, 2 immobile et 1 autre qui se déplace. 4 silhouettes, et rapidement 6 puis 10 ! L'ordinateur envoie un message d'alerte au central : 10 individus sur la place de l'archevêché. Un gardien baisse son café en recevant le message. D'un clic il bascule sur la ligne concernée et jette un regard négligeant sur la vidéo avant de transmettre le message d'alerte à la police. Chronomètre en main, je sais qu'il a fallu a peine 9 min à la police pour être précipitée sur "l'affaire" et donner des coups rageurs dans les silhouettes humaines peintes à la main sur des grands cartons. Une farce ! Tellement simple, et pourtant terriblement efficace. Je devine qu'un rapport a été fait, mon signalement flou en noir et blanc, on devine peut-être mes cheveux clairs, mais on ne me voit pas me diriger sous les fesses de la cathédrale. Dès que plus de 5 personnes se stationnent sur la place, la police raplique. Les gens qui s'arrêtent n'avancent plus et ne doivent pas produire beaucoup. Il flanent. C'est interdit de flaner en ville. Moi j'ai peur maintenant lorsque je m'arrête ici pour lire. Il suffirait que quatre autres fassent de même pour que je passe le reste de l'après midi en prison et au pain sec...

Histoire de devenir une fille un peu plus sage, je joue à me placer entre deux temps. Un grand classique : l'enfant retrouve près d'autres enfants de son age ou presque des adultes et là il se dit "j'en suis où moi ?" Une lecture récente répondra surement que nous en sommes à l'holocène, peut-être même à l'holocène supérieur, qui sait ? Impossible de vraiment savoir... En tout cas se retrouver entre deux ages est bien étrange. Un espèce de truc limite incontrôlable me monte au cerveau. C'est ce qu'on pourrait peut-être appelé l'instinct maternelle. Vous voyez, ce truc que les hommes ont quand même garder lors de leur évolution (malgré le mot instinct) parce que c'est beaucoup plus pratique comme ça pour élever les enfants. J'essaye de le faire redescendre, je me sens ridicule. Alors bon je cède et puis je jette un regard vers le nouveau né plein d'affection, bien que je ne la connaisse pas encore personnellement, quoique j'ai vu son caca et elle ma bouille embuée d'instinct. Très intime comme relation.

Je me rassure sur mon avancement en maturité : je joue à pokémon. Oui, j'avance bien, j'ai déjà gagné deux badges en moins d'un jour. C'est super chic d'avoir pour la première fois une partie à soit, avec des pokémons à soit, qu'on élève tout seul, qu'on bat méchamment quand ils perdent, et puis qu'on range dans une boite minuscule dès qu'ils nous plaisent plus et qu'on vient d'en attraper un autre beaucoup mieux. Oh oui ! D'ici que j'ai à décider si je veux un enfant ou non, si je suis cap ou pas de ne pas avoir peur parce que "c'est pas une décision qui se prend à la légère !" (Bon, même une bactérie peut le faire, ça, les gosses je veux dire, alors peut-être que c'est pas si grave.) j'ai largement le temps de gagner la ligue pokémon 4 fois. N'est-ce pas... ?

Bon je vais lire un peu de mathématique, un peu de physique, chercher un remplaçant d'ici demain car j'ai colle en même temps que ADS (ah l'horreur !!), dire à l'aviateur mon sultant tout mon amour et courir loin du monde pour oublier que je ne suis pas écrivain... La vie est si amusante !

vendredi 27 mars 2009

Alyanie : préparation du thé

Attention, l'eau bouillonne !
Il est temps d'aller chercher sa couronne,
au temps pour moi,
les soldats ont oublié leurs pas
mais quand je rempli mon mug
il semble que montent les beug-
-lements des animaux en furie
près à tout casser, à tout asti-
-coté de la fenêtre ouverte,
je perçois le scintillement de l'eau verte
qui dégouline sur le pavé droit
du trottoir que l'homme prend dans sa foi.
Sa foi à lui est un corné de glace
offert à St Pierre qui enlace
les nuages gris des obstacles
et le zèbre à plume débordant du pentacle.

Cucurbitacé perd patience,
au fond je le comprends car dans ma science
il y a souvent des absences
qui me sont reprochées
splendide splendide ! qui allons-nous attaquer ?
notamment lors des lettres
qui mâchent le chewing-gum, courbette ?
du temps à volonté !!
Et puis il y a cette épiso-
-de tragique des oiseaux
qui ne fait que de hanter ma tête
à toutes leurs allumettes.
Finalement je me dis en cachette
que remplir sa tasse est bien plus intéressant
avec du thé pourpre au pulpe d'enchan-
-tements.

[ou comment revisiter les règles de la poésie sans se casser la tête]

Alyanie,
Copenhague 1956

(hou hou ! vive Oriane est une idée rigolote)
[et vu que je suis dans le sous titre : comment rattraper une faute d'orthographe -est une mandarine- en formation]

samedi 14 mars 2009

Alyanie : en mission secrète

Habillée de noir, pantalon qui ne fait pas froufrou, pull serré, bonnet pour cacher mes cheveux clairs et loup sur les yeux. Enfin j'ai mis les trous du loup sur mes yeux, le reste autour. Quoiqu'on ne puisse pas vraiment mettre du vide quelque part... ? Enfin bref ! Je suis équipée d'une façon fort discrète, fort intrigante aussi il faut l'admettre, afin d'effectuer une mission ultra secrète.

J'avance subtilement dans le couloir n°4. Je connais le plan du bâtiment par cœur, à force de l'avoir étudié en entrainement, et plus particulièrement ce couloir vu que c'est ici que ma mission va s'effectuer. J'arrive devant une porte, accroupie dans l'ombre au cas où quelqu'un aurait la mauvaise idée de passer le couloir éteint. La porte est numérotée 13.

Je quitte mes gants noirs, et étourdie que je suis je n'oublie jamais rien. Bonheur ô cette fois là, j'y ai pensé dans les temps : sous mes gants noirs se cachait une paire de gants blancs. Je fouille dans mon sac d'aventure (tout petit, accroché dans le dos si bien que même moi ne sais pas précisément ce qu'il contient) et en sors une craie. Vous comprenez maintenant pour les gants blancs ? J'applique la craie sur la porte puis rapidement et avec dextérité je trace un message de menaces codé : "Croise moi auparavant, à ne pas confondre avec celui qui nous protège des bourrasques"

Pour comprendre ce subtil message il est utile de savoir ce qu'est un bourrasque. Un bourrasque est un animal des plaines, qui à cause du réchauffement climatique s'est vu migré dans nos forces intérieures. Le bourrasque peut être très dangereux si on est coincé à la gare, seul, durant plus de 38 minutes sur les quais. Dans cette conjoncture, il peut surgir de n'importe où et attaquer avec une vitesse foudroyante sur tous les fronts. Il est donc vivement conseillé d'éviter les bourrasques et surtout de ne pas s'approcher de leur nid (les bourrasques pondent généralement à la fin de l'hiver entre le mois de février et mars)

Et le ron rond de l'ordinateur m'agace. Musique ! Pour être dans le vent, j'écoute les musiques de Slumdog Millionnaire et j'apprends lentement que slumdog signifie bidonville. Oui, être dans le vent ne signifie pas forcément être réfractaire à ce qui plait à la majorité. Moi je suis de ceux qui créeront le vent de demain et celui signifiera être sincère. Lorsque quelque chose vous a marqué il est idiot de le cacher, on ne parait pas plus intelligent en allant à contre courant. On parait plus intelligent en ayant raison. Ces musiques me rappellent le film, je les écoute en boucle.

Quelques découragements m'ont touchée ces derniers jours. J'ai pensé plusieurs fois m'enfuir. Prendre un foulard où enfourner mes affaires vitales (un cahier) l'enrouler autour de mon épaule et puis courir jusqu'à ne plus avoir de force dans les jambes, jusqu'à ce que mon coeur frappe sur mes cotes comme s'il voulait s'échapper. Le vie n'est pas meilleure ailleurs, mais en l'ailleurs je trouve les palpitations que je ne connais plus ici. D'ailleurs c'est vachement bien foutu les poumons et les cotes tout ça, surtout tout ça, empêchent au coeur de partir dès que l'envie lui prend. Vous imaginez si à la moindre palpitation il fallait courir après lui ?

Madame je voudrais vous dire que je suis libre. Je ne sais pas précisément ce que je veux, mais je suis capable de décider de ce que je ne veux pas. Je suis libre ! Oui ! Libre d'assurer les taches les plus disgracieuses avec plaisir et fantaisie. Et plus vous me roudoierez de coup, plus je sentirais le conflit, plus je deviendrais intelligente et plus je vous échapperez. Sachez-le.

Sur ce, j'ai du dire tout ce qui me passait pas la tête. Et entendons nous bien, je deviendrai quelqu'un de formidable.

dimanche 22 février 2009

Alyanie : à votre coq

le 24 juin 1951

Madame,

Vous possédez le plus beau jardin de la ville et votre vie, loin d'être la plus joyeuse, inspire a chacun de nous le respect.
Cependant du premier matin au soir on n'entend que votre coq, son chant énerve les enfants et irrite les femmes. Les poches que j'ai sous les yeux m'obligent à vous demander de le tuer et si vos sentiments vous en empêchaient je serais obligé de réclamer sa mort au maire.
Je devine aisément la fierté que vous devez avoir à le posséder et je suis persuadé qu'il s'agit d'un très beau coq. J'ai, quoique vous pouvez penser, de nombreux regrets, mais votre animal est beaucoup trop bruyant pour tout le voisinage.

Mes regrets,
B. Deliot.

3 juillet 1951
Monsieur,

Comme vous me l'avez demandé, j'ai tué mon coq. En deuil, le poulailler ne s'est pas levé des trois jours qui ont suivi sa mort et les trois œufs que j'ai récoltés ce matin sont les premiers depuis plus d'une semaine. Le coq était bien trop vieux pour que nous le mangions.
A ma lettre je joins trois de ses plumes, pour que vous puissiez imaginer son plumage noir aux reflets d'or cuivré que vos oreilles trop sensibles, trop citadines, n'ont pu supporté.

Au voisinage,
Cécile L.

vendredi 13 février 2009

Alyanie : Apogée-Club (suite)

Mon nom est Kjhthyjk, effectivement mon nom n'a jamais pu être transmit correctement, un problème de codage, c'est pourquoi les gens que j'héberge me nomment toujours "le patron". Depuis tout petit je voulais fonder un bar, pour que tous les voyageurs, tous les gens perdus, toutes les misères et les joies puissent se rejoindre près de moi. Seulement voilà, il était inimaginable que je le fonde n'importe où. Je voulais qu'il soit le plus haut, le plus important, le plus respecté de tous les bars jamais fondés. Je voulais qu'il représente l'Apogée pour tous. C'est alors que l'idée me vint de me mettre en orbite avec tout ce qui est nécessaire pour construire mon bar, d'en construire un énorme et puis tour de Terre après tour de Terre je l'ai construit exactement en ce point de l'orbite qui se trouve le plus éloigné de la Terre, à l'apogée. Mais dès les premiers clients, des choses étranges se produisirent...

La baraque n'est plus qu'un tout petit point posé avec insignifiance dans le vide. A vrai dire je ne vois plus que la lumière de l'enseigne violette. Bientôt la Terre passera devant et je ne la verrai plus du tout. Je suis repartie pour un tour d'orbite. Je n'ai aucune idée du temps que cela prendra, de refaire un tour.

Le temps passe avec une infinie lenteur. Je ne trouve pas qu'ils vont bien ensemble. L'infinie lenteur est bien trop longue, trop molle pour aller avec le temps. Je l'aurais sans aucun doute d'avantage vu avec Angelina Jolie. Je m'invente un nouveau jeu : devine quels sont les pays que tu survoles ! Etant donné que je suis très haute et que je vois ces pays à l'échelle continentale, les frontières sont assez peu visibles. Bon, pour l'Afrique il n'y a pas trop de problème : elles sont toutes droites et géométriques, comme les coutures d'un caleçon de colonisateur. Mais imaginez un peu celles de l'Europe ! Si nombreuses ! Elles s'empelottent si bien que certains pays disparaissent, si petits qu'ils sont, sous les tracés des frontières. Je vois les Etats Unis dans le coin, la France que je reconnais facilement, la Grèce en pointillisme, l'Afrique du Sud, la Belgique, la Pologne et puis Moscou maintenant que j'ai un peu tournée, la Roumanie, la Tchèque, la Bielorouokie, le Finlou, le Tanemarkus...

Après des semaines de vagabondage, je sens enfin l'accélération tant attendue ! Je pinaille sur place, plutôt sur ma trajectoire elliptique. Et pour ne décevoir personne j'ai décidé de ne pas changer de route. Ahah ! Que je me persuade bien de ma liberté !

L'Apogée-Club est en vue. Je vois l'enseigne qui clignote.

Aaah ! Merveilleux, ils ont lancé une bouée juste sur ma trajectoire !

Je l'attrape enfin, ça me tire dans les bras, je perds toute ma vitesse et je suis finalement attirée vers la terre. Des hommes sur le perron tire la corde vers le club...

J'y suis ! J'y suis enfin ! Tout le monde est super sympa ! Ils rient, ils philosophent, ils vagabondent, ils boivent, ils flirtent, certains chantent et jouent de la musique, d'autres crient des poèmes. Merveilleux ! On m'a présenté au patron, désolée je n'ai pu retenir son nom, il est mystérieux et a l'air de toujours porter sur lui un veston et un air grave. Il me demande si mon voyage s'est bien déroulé, un peu long je lui réponds, puis m'offre toutes mes consommations pour aujourd'hui. "Et la nuit dans mon auberge, deux étages au dessus." Je le remercie chaleureusement. Il doit sentir que je vais devenir une cliente fidèle, ou fait-il ça à tout le monde ?

Je suis attirée par un groupe d'observateurs. Je m'approche timidement, ils m'invitent à leur table. L'un s'appelle Jacquot, l'autre Marco et le dernier, qui s'est retrouvé à être une femme, Amalys. Ils se présentent comme étant les spectateurs de tout ce petit monde. Je ferai tout pour appartenir à leur groupe. Ils me montrent les meilleurs pièces du moment : lui là bas aux cheveux plats, c'est un scientifique. Il a passé toute sa vie a défendre une théorie sur l'envol des papillons. Selon lui les papillons ne s'envolent que lorsque les bourrasques de vent sentent la tulipe. Bien qu'il ait des arguments monstrueux, jamais sa thèse ne fut prise au sérieux. Il est donc tombé dans la déprime avant de s'envoyer sur la Lune. Pour le coup aussi ce fut un échec, il se croit prisonnier, comme si quelqu'un pouvait craindre qu'il aille se suicider sur la Lune ! Pourquoi voudrait-il se suicider, que je demande, voyant le scientifique relativement joyeux à coté de la dramatique histoire qu'on m'avait raconté. Pourquoi ? Amalys me répond avec emphase et questionnement : et bien pour de bien nombreuses raisons : déjà parce que sinon il n'aurait jamais eu aucune raison de chercher à s'enfuir de l'auberge ! Je ne comprends pas bien, mais je n'insiste pas.

[...]

Soudain Amalyse se mit à éternuer. Oh non pas toi ! Me dit-elle, je ne comprends pas et dois l'afficher sur mon visage car Jacquot tente de m'expliquer :
"Elle est allergique aux poils de chat.
"Mais je n'ai pas de chat chez moi, et je n'en ai pas touché depuis des semaines !
"Non, Alyanie, Tu Te Transforme en Chat."
Voilà, c'était dit, je subissais une TTTC. Ca arrive souvent il parrait. Il fallait que je vois le patron. Je me dirige alors vers lui.

Le Patron : on ne peut rien faire pour vous. Transformée en Chat ! Ce n'est pas si grave !
Moi : Il n'y a vraiment aucune solution ?
Le Patron : ...
Moi : Dites toujours.
Le Patron : A la place de Chat, il y a bien abeille mais... il y a des condittions.
Moi : Laquelle ?
Le Patron : Il faut avant tout que vous ayez fait le tour de votre vie d'humain avant de pouvoir devenir abeille sinon...
Moi (qui se met graduellement en colère) : Mais vous vous foutez de moi ! Cela fait des semaines, peut-être même des années que je tourne en rond ! Je n'ai pas fait seulement le tour de ma vie d'humain, c'est le tour de la Terre Entière que j'ai fait !! De l'humanité dans toute son intégrité ! Vous vous rendez compte ? Evidemment que je suis qualifiée pour devenir abeille !

Quelle erreur ce fut-ce ! Mais quelle erreur ! J'en ai eu des crampes d'estomac pendant longtemps. Je devenais folle, oubliais ce qu'on me disait, ce qu'on pensait de moi, ce que j'aimais, de quelle main je savais écrire... Et puis lentement la douleur est passée. Je pouvais enfin faire battre mes ailes d'abeille et repasser mes poils à pollen. Lentement j'ai repris de la bête et je suis devenue très puissante. "Tu as subis un sacré lavage de cerveau !" J'ai alors pu rentrer de l'Apogée-Club en laissant l'organisation sur place, pour leur laisser un souvenir.