lundi 30 mars 2009

Alyanie : rattrape ses week-end


L'ordinateur analyse les images transmises par la caméra. 3 silhouettes de forme humaine déjà, 2 immobile et 1 autre qui se déplace. 4 silhouettes, et rapidement 6 puis 10 ! L'ordinateur envoie un message d'alerte au central : 10 individus sur la place de l'archevêché. Un gardien baisse son café en recevant le message. D'un clic il bascule sur la ligne concernée et jette un regard négligeant sur la vidéo avant de transmettre le message d'alerte à la police. Chronomètre en main, je sais qu'il a fallu a peine 9 min à la police pour être précipitée sur "l'affaire" et donner des coups rageurs dans les silhouettes humaines peintes à la main sur des grands cartons. Une farce ! Tellement simple, et pourtant terriblement efficace. Je devine qu'un rapport a été fait, mon signalement flou en noir et blanc, on devine peut-être mes cheveux clairs, mais on ne me voit pas me diriger sous les fesses de la cathédrale. Dès que plus de 5 personnes se stationnent sur la place, la police raplique. Les gens qui s'arrêtent n'avancent plus et ne doivent pas produire beaucoup. Il flanent. C'est interdit de flaner en ville. Moi j'ai peur maintenant lorsque je m'arrête ici pour lire. Il suffirait que quatre autres fassent de même pour que je passe le reste de l'après midi en prison et au pain sec...

Histoire de devenir une fille un peu plus sage, je joue à me placer entre deux temps. Un grand classique : l'enfant retrouve près d'autres enfants de son age ou presque des adultes et là il se dit "j'en suis où moi ?" Une lecture récente répondra surement que nous en sommes à l'holocène, peut-être même à l'holocène supérieur, qui sait ? Impossible de vraiment savoir... En tout cas se retrouver entre deux ages est bien étrange. Un espèce de truc limite incontrôlable me monte au cerveau. C'est ce qu'on pourrait peut-être appelé l'instinct maternelle. Vous voyez, ce truc que les hommes ont quand même garder lors de leur évolution (malgré le mot instinct) parce que c'est beaucoup plus pratique comme ça pour élever les enfants. J'essaye de le faire redescendre, je me sens ridicule. Alors bon je cède et puis je jette un regard vers le nouveau né plein d'affection, bien que je ne la connaisse pas encore personnellement, quoique j'ai vu son caca et elle ma bouille embuée d'instinct. Très intime comme relation.

Je me rassure sur mon avancement en maturité : je joue à pokémon. Oui, j'avance bien, j'ai déjà gagné deux badges en moins d'un jour. C'est super chic d'avoir pour la première fois une partie à soit, avec des pokémons à soit, qu'on élève tout seul, qu'on bat méchamment quand ils perdent, et puis qu'on range dans une boite minuscule dès qu'ils nous plaisent plus et qu'on vient d'en attraper un autre beaucoup mieux. Oh oui ! D'ici que j'ai à décider si je veux un enfant ou non, si je suis cap ou pas de ne pas avoir peur parce que "c'est pas une décision qui se prend à la légère !" (Bon, même une bactérie peut le faire, ça, les gosses je veux dire, alors peut-être que c'est pas si grave.) j'ai largement le temps de gagner la ligue pokémon 4 fois. N'est-ce pas... ?

Bon je vais lire un peu de mathématique, un peu de physique, chercher un remplaçant d'ici demain car j'ai colle en même temps que ADS (ah l'horreur !!), dire à l'aviateur mon sultant tout mon amour et courir loin du monde pour oublier que je ne suis pas écrivain... La vie est si amusante !

vendredi 27 mars 2009

Alyanie : préparation du thé

Attention, l'eau bouillonne !
Il est temps d'aller chercher sa couronne,
au temps pour moi,
les soldats ont oublié leurs pas
mais quand je rempli mon mug
il semble que montent les beug-
-lements des animaux en furie
près à tout casser, à tout asti-
-coté de la fenêtre ouverte,
je perçois le scintillement de l'eau verte
qui dégouline sur le pavé droit
du trottoir que l'homme prend dans sa foi.
Sa foi à lui est un corné de glace
offert à St Pierre qui enlace
les nuages gris des obstacles
et le zèbre à plume débordant du pentacle.

Cucurbitacé perd patience,
au fond je le comprends car dans ma science
il y a souvent des absences
qui me sont reprochées
splendide splendide ! qui allons-nous attaquer ?
notamment lors des lettres
qui mâchent le chewing-gum, courbette ?
du temps à volonté !!
Et puis il y a cette épiso-
-de tragique des oiseaux
qui ne fait que de hanter ma tête
à toutes leurs allumettes.
Finalement je me dis en cachette
que remplir sa tasse est bien plus intéressant
avec du thé pourpre au pulpe d'enchan-
-tements.

[ou comment revisiter les règles de la poésie sans se casser la tête]

Alyanie,
Copenhague 1956

(hou hou ! vive Oriane est une idée rigolote)
[et vu que je suis dans le sous titre : comment rattraper une faute d'orthographe -est une mandarine- en formation]

samedi 14 mars 2009

Alyanie : en mission secrète

Habillée de noir, pantalon qui ne fait pas froufrou, pull serré, bonnet pour cacher mes cheveux clairs et loup sur les yeux. Enfin j'ai mis les trous du loup sur mes yeux, le reste autour. Quoiqu'on ne puisse pas vraiment mettre du vide quelque part... ? Enfin bref ! Je suis équipée d'une façon fort discrète, fort intrigante aussi il faut l'admettre, afin d'effectuer une mission ultra secrète.

J'avance subtilement dans le couloir n°4. Je connais le plan du bâtiment par cœur, à force de l'avoir étudié en entrainement, et plus particulièrement ce couloir vu que c'est ici que ma mission va s'effectuer. J'arrive devant une porte, accroupie dans l'ombre au cas où quelqu'un aurait la mauvaise idée de passer le couloir éteint. La porte est numérotée 13.

Je quitte mes gants noirs, et étourdie que je suis je n'oublie jamais rien. Bonheur ô cette fois là, j'y ai pensé dans les temps : sous mes gants noirs se cachait une paire de gants blancs. Je fouille dans mon sac d'aventure (tout petit, accroché dans le dos si bien que même moi ne sais pas précisément ce qu'il contient) et en sors une craie. Vous comprenez maintenant pour les gants blancs ? J'applique la craie sur la porte puis rapidement et avec dextérité je trace un message de menaces codé : "Croise moi auparavant, à ne pas confondre avec celui qui nous protège des bourrasques"

Pour comprendre ce subtil message il est utile de savoir ce qu'est un bourrasque. Un bourrasque est un animal des plaines, qui à cause du réchauffement climatique s'est vu migré dans nos forces intérieures. Le bourrasque peut être très dangereux si on est coincé à la gare, seul, durant plus de 38 minutes sur les quais. Dans cette conjoncture, il peut surgir de n'importe où et attaquer avec une vitesse foudroyante sur tous les fronts. Il est donc vivement conseillé d'éviter les bourrasques et surtout de ne pas s'approcher de leur nid (les bourrasques pondent généralement à la fin de l'hiver entre le mois de février et mars)

Et le ron rond de l'ordinateur m'agace. Musique ! Pour être dans le vent, j'écoute les musiques de Slumdog Millionnaire et j'apprends lentement que slumdog signifie bidonville. Oui, être dans le vent ne signifie pas forcément être réfractaire à ce qui plait à la majorité. Moi je suis de ceux qui créeront le vent de demain et celui signifiera être sincère. Lorsque quelque chose vous a marqué il est idiot de le cacher, on ne parait pas plus intelligent en allant à contre courant. On parait plus intelligent en ayant raison. Ces musiques me rappellent le film, je les écoute en boucle.

Quelques découragements m'ont touchée ces derniers jours. J'ai pensé plusieurs fois m'enfuir. Prendre un foulard où enfourner mes affaires vitales (un cahier) l'enrouler autour de mon épaule et puis courir jusqu'à ne plus avoir de force dans les jambes, jusqu'à ce que mon coeur frappe sur mes cotes comme s'il voulait s'échapper. Le vie n'est pas meilleure ailleurs, mais en l'ailleurs je trouve les palpitations que je ne connais plus ici. D'ailleurs c'est vachement bien foutu les poumons et les cotes tout ça, surtout tout ça, empêchent au coeur de partir dès que l'envie lui prend. Vous imaginez si à la moindre palpitation il fallait courir après lui ?

Madame je voudrais vous dire que je suis libre. Je ne sais pas précisément ce que je veux, mais je suis capable de décider de ce que je ne veux pas. Je suis libre ! Oui ! Libre d'assurer les taches les plus disgracieuses avec plaisir et fantaisie. Et plus vous me roudoierez de coup, plus je sentirais le conflit, plus je deviendrais intelligente et plus je vous échapperez. Sachez-le.

Sur ce, j'ai du dire tout ce qui me passait pas la tête. Et entendons nous bien, je deviendrai quelqu'un de formidable.