vendredi 26 février 2010

Tempête

rêve de polynôme

Cette nuit j'ai rêvé que j'avais tendu un polynôme entre deux arbres.
Il y a eu beaucoup de vent, j'avais peur qu'il ne soit arraché, je n'arrivais pas à me reposer tranquillement.

dimanche 7 février 2010

Je rêve à quand...

Allongée dans mon lit. Je suis en boule car je suis bien ainsi. Je garde ma chaleur entre mes bras et mes jambes repliées, la couverture me protège du soleil qui brille malgré les nuages opaques. Le temps est triste, ça ne m'empêche pas de guérir. Vingt et une heure sonne, je ferme les yeux. Je recherche au fond de moi quelques colères, elles sont parties. Subitement, depuis que j'ai entendu cette chanson d'Aznavour en fait*. J'ai compris et j'ai accepté, c'est une bonne chose. Je cherche encore la colère par habitude mais je ne récupère qu'un sourire. Ainsi je vais cesser de le hanter, il va pouvoir faire sa vie, comme il l'entend, c'est vraiment une bonne chose. Bientôt cela me rendra heureuse.

Je suis en boule car je suis bien ainsi. J'ai mal, mais je me soigne. Je m'applique, je travaille, je pense, je cuisine, je rêve à quand... Et puis quelle importance pourrait avoir ces douleurs puisque que de toutes façons je suis amoureuse du meilleur amoureux du monde et que je ne peux pas lutter ? Puisque de toutes façons dès qu'il sera avec moi je me lèverai, en un saut, et que je pourrai danser avec les oiseaux et les arbres. Puisque que de toutes façons il ne m'ignora pas, puisque de toutes façons nous construirons une maison dans les bois, que nous aurons une vue imprenable sur le lac et le temps qui arrivera droit sur nous ! Puisque de toutes façons cette mauvaise saison n'est que de passage, elle me l'a dit, elle va bientôt se faire remplacer.


Je me suis intéressée à l'abomination du monde aujourd'hui. Autant que je sois prévenue pour quand je le rencontrerai. Il m'a fait peur et m'a rendue triste alors pour changer l'atmosphère j'ai été en voir un autre, dans un magasin de rideaux. Là j'ai fait comme si rien d'autre ne se passait. C'était bien, et j'étais avec ma maman. Mais bon, je ne vais pas pouvoir faire ça toute ma vie. Bientôt il sera temps que je m'en occupe de ce monde, et que je trouve une solution.

Un jour mon dentiste m'a dit que lorsqu'on était intelligent il fallait (en gros) s'user pour les autres. Ça ne m'a pas plu, je pense que vous comprendrez facilement pourquoi. Figurez-vous, je me contenterai bien d'une maison de pierre dans la montagne avec trois ou quatre enfants et des carnets pour écrire des histoires à leurs raconter le soir et y faire sécher des fleurs et de la poésie. Je me verrai bien avec des cheveux blancs tressés sur le coté à cuisiner des légumes de saison (ce point est important dans mon rêve de repos) et dire aux araignées -qui à l'approche du froid demandent l'asile- qu'ici nous n'acceptons pas les animaux ayant plus de quatre membres. Elles cracheront peut-être sur le paillasson en sifflant "sale raciste". J'hausserai les épaules, quelle importance puisque de toutes façons je serai amoureuse ?

La réalité me semble tellement s'éloigner de ce futur idyllique... Je serai plutôt toujours avide de jeunesse et active, engagée j'espère à ISF (en principe j'entre en école d'ingénieur l'an prochain, n'oubliez-pas) stressée parce que j'ai déjà 26 ans et aucune vie en construction, aucune famille pour y cultiver mes valeurs. Parce que je n'ai même pas le temps d'apprendre le nom des fleurs et des insectes. Parce que les rides m'agacent, parce que je me suis coloré les cheveux quand une de mes collègues m'a fait une remarque et que maintenant c'est foutu. Parce que, à force d'aller trop vite, j'aurai peur du temps, peur qu'on ne m'aime plus, peur que de toutes façons je suis amoureuse disparaisse.

J'ai dit que je me soignais et que je pensais aux belles choses. J'arrête.

Je voudrais une robe rouge. Je mesure 1m62.

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*Te dire adieu