jeudi 18 décembre 2008

Atomistique


Dans la vie, il y a toujours une drôle d'ambiance, les décors en sont toujours détonnants. Dans la vie il y a toujours un espèce de grand homme en cape qui de sa canne frappe le plancher, trois ou quatre coups cela dépend de ses humeurs, et puis le soleil se lève.

De petites fourmis sortent de leur trou, regardent à gauche et à droite l'air éperdues et finalement attrape un grain de sable avec leurs mandibules. Elles le reposent un peu plus loin, comme s'il n'y avait pas vraiment de raison de l'avoir pris, ce petit grain de sable. Sauf que ! le grand homme en cape n'a pas frappé le parquet que pour une seule et unique petite fourmis, à coté il y en a beaucoup d'autres, qui elles aussi ont déplacé un petit grain sans grande raison.

Je ne suis pas une grande travailleuse. Les grains de sable, c'est pas trop mon truc. Mais il me plait d'observer, j'aime voir les autres déplacer un à un les grains de sable, sans savoir ce qu'ils font au final, et j'aime encore plus voir l'infrastructure finale que formera chacun de ses grains les uns sur les autres. Moi je suis une spectatrice. J'étudie l'atomistique.

L'atomistique c'est l'art de s'interroger sur le mystère des plus petites choses, sans nécessairement chercher à résoudre leur sens. L'atomistique je le pratique dès que j'entends le grand homme en cape frapper le parquet, alors je me lève d'un coup et je file m'asseoir à ma place pour voir le spectacle. Certains jours les comédiens sont un peu moins bons mais la pièce n'en est pas moins formidable, et je n'ai pas moins envie de me relever le lendemain pour en voir un nouvel acte.

Après l'observation suit l'interrogation. Elle n'est que fugace, et c'est bien cela qui me plait. Les fourmis sont tellement éphémères qu'au final trouver une réponse n'a que peu d'importance, l'interrogation elle se fait donc sans aucune imposition de réussite. Il suffit juste de s'interroger en s'interrogeant et ne pas aller plus loin. La vie a raison d'être si courte : elle en devient reposante !

Ai-je ainsi l'air désabusée ?

Mais parlons un peu du décors : une jolie petite maison, avec un toit, quelques tuiles de ci de là et une porte ! C'est la porte que je préfère, plutôt bien ornementée avec une poignée que se baisse toute seule. Sur la porte on a placé un rideau pour se protéger quelque peu du soleil lorsqu'il est trop en colère. Je suis irritée quand arrive qu'un personnage s'arrête au milieu de cette porte : entre Alex Terrieur et son frère Alain. J'ai envie de le tirer vers la scène sous les projecteurs de la vérité ou des gueules de loup. Oui, c'est bien pénible aussi quand Alex et Alain vous tiennent tous les deux par les bras et que vous ne pouvez vous défaire. Vous regardez le monde avec un air de morse en confiture, ou de marabout, avec l'espoir de les convaincre de vous aider. Rester dans le cadre de la porte n'a pas de bon. C'est un lieu d'hésydrant, qui vous asperge.

J'atomiste un peu tous les anges, même ceux qui ne le sont pas vraiment.

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