samedi 4 octobre 2008

Quand le soleil sera plus gros que ta tête...

Il pleut, comme la pluie !

La pluie me rappelle un mauvais souvenir, je n'aime pas ça... Me dit Linda, et pourtant nous sortons. Le soleil donne une drôle de couleur au goudron, finalement celui-ci rêve peut-être de jaunir ? Et puis la pluie ruisselle sur la passerelle du bâtiment à échasse. Les arbres soupirent et soufflent un peu les gouttelettes. La pluie peut être belle ! Surtout lorsqu'elle fait chanter les gouttières ! Quand il pleut on se pend aux bras des garçons parce qu'ils possèdent des parapluie, eux! et puis on tournicote la bouche grande ouverte vers le ciel car il faut respirer les larmes du saint esprit. On sait jamais, et si tout ça pouvait faire grimper notre note en physique ?
Et pourtant nous cherchons l'arc en ciel ! Quand il pleut, qu'il y a du soleil, et un arc en ciel, c'est qu'un éléphant est en train d'accoucher. Soudain, je la regarde perplexe. Enfin c'est ce qu'on dit en Afrique.

Voici ma première rencontre avec l'Afrique, (après le Roi Lion il y 10 ans), par l'inauguration des pluies d'automne. Devant mes yeux j'avais cette belle image, celle de l'éléphant qui marche d'un pas serein sous le soleil couchant. Ce soleil si proche de la terre soudainement. Ce soleil plus gros que tous les soleils du monde ! Ce soleil qui englobe l'éléphant et les arbres qu'on découpe dans le ciel, pour qu'il ne reste que leurs branches en noir.

Alors vu que Linda prenait le même train que moi, j'en profite pour lui poser le plus de question possible, m'intéressant particulièrement à sa famille, sa maison... Quelques jours plus tôt elle m'avait parlé des gouvernements africains, de la corruption. "Ma maison n'est pas finie [...] on a déjà mis un plafond et puis les carreaux sur le sol [...]" Même si je ne réussi pas mon année de prépa (et que je me retrouve au chomage, vu je ne suis pas inscrite à l'université) j'aurais au moins découvert un nouveau rêve : me rendre en Afrique, et pouvoir dire qu'un éléphant est en train d'accoucher parce qu'on voit un arc-en-ciel crever les étoiles.Et puis je pourrais manger du pangolin ! Ah ? Vous ne connaissez pas ?
J'aimerai avoir des siècles et des siècles dans ma tête, des têtes et des têtes dans chacun de mes siècles. Dire que chaque grain de sable, je l'ai senti me frôler le bout du nez, ou encore d'avantage que chaque grain de sable a réussi à me faire éternuer ! Je voudrai être suffisamment poreuse pour que le vent me traverse et que l'eau de tous les fleuves m'imbibe et fasse gonfler mes cheveux. Si seulement je pouvais avoir des siècles et des siècles, j'aurai le temps de pincer le front de tous les arbres, même des plus haut car je ne cesserai de grandir !

En attendant je fais des saluts de plateaux, j'écris des rêves sur mon écran et je manipule l'alphabet latin et grec sans qu'une lettre ne soit mise à l'abandon. En attendant d'avoir le cran de mettre une bonne paire de basket et de sentir le temps comme le fait la lumière : avec les kilomètres ! En attendant de pouvoir tourner en rond jusqu'à en avoir le tournis et cracher toute ma fatigue dans un lit qui m'enveloppera même le cœur, en attendant de pouvoir avoir mal aux doigts car je tisserai des itinéraires sur la carte du monde, je vais piétiner derrière mon petit banc de l'amphi 161 et rêver en hulpiolou à la neige du matin et ce soleil si grand qu'il enveloppe les éléphants et ta tête ma petite, et ta tête aussi !

2 commentaires:

  1. (suite de la conversation) : non franchement, la fin est géniale... Plus je la relis plus je me dis "bon sang ! C'qu'elle ecrit bien..

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