mercredi 24 mars 2010

Votation

Vive les seconds tours ! Deux votes en tout juste une semaine, c'est génial pour ma petite carte de fidélité ! Je pense que nous devrions faire des seconds tours à chaque fois. C'est assez formidable cette invention, non ? Ça double nos points de fidélité, comme les premiers mercredis de chaque mois chez carrefour. Plus que neuf coups de tampon et j'aurai droit de voter deux fois pour une liste quelconque (conservons les bulletins secrets), d'avoir une nuée de militants à ma fenêtre car on ne laisse pas une double voix trainer avec n'importe qui. Ça se caresse, ça se dorlotte une double voix. Donc, je les aurai tous en bas de ma fenêtre, je lèverai le pouce pour le plus beau de tous, je l'inviterai dans ma chambre et nous parlerons politique un thé au jasmin entre les mains. J'en choisirai un qui n'aime pas le thé et qui pense que ce n'est que de l'eau bouillante avec du sucre parce que je suis cruelle, que je pense que voter c'est notre façon d'entretenir la démocratie et que par conséquent les militants sont à nos services !


Je tire le rideau vert comme celui des douches à l'internat, ou comme celui de l'espoir ?, et je me dirige vers l'aquarium. La dame bénit ma carte d'électeur, à voter !, je vérifie le coup de tampon. "Ah mais vous l'avez fait à l'envers !!" La petite dame ne s'excuse pas, me dit qu'elle le fait toujours à l'envers comme si c'était illogique de faire l'inverse, je ravale ma haine car chaque humain ne perçoit pas toujours les priorités des autres et je rigole gentiment. N'empêche que je lui en veux pas mal... Enfin quoi ? C'est ma carte d'électeur quand même ! J'ai attendu 18 ans pour l'avoir ! Comment peut-on ainsi bafouer ma patience ?

J'ai envie d'écrire des lettres d'amour. J'en écris. J'ai envie de voyager. J'invente des voyages. J'ai envie de dire n'importe quoi. Je raconte des blagues. J'ai envie de lui percer le torse avec ma fourchette. Je lui brise les côtes avec mes couverts. Je voudrais faire le tour de la planète à pied. Dès que je rencontre la mer, je marche au fond de l'eau et je vois les espadons passer au dessus de ma tête me faisant momentanément de l'ombre. Je voudrais l'aimer. Je fais mes maths mes yeux dans les siens...

vendredi 19 mars 2010

Je tourne mal...

Ces derniers temps je ne vais pas très bien. Ces derniers temps je tourne mal. Je fais des choses qu'il y a quelques mois je n'aurai jamais fait : je dis du mal de... Et puis j'oublie peu à peu de faire attention aux sourires des autres, j'oublie moi-même de sourire aux masques inconnus ! Oui, c'est un fait, je deviens bête.

La faute à qui ? La faute aux quelques rejets que j'ai subis cette année, la faute au stress quasi permanent que m'inflige la prépa ? La faute à la petite société médisante dans laquelle je vis, où chacun espère que le voisin soit pire que lui ? Certainement pas. Enfin, il ne vaudrait mieux pas. Si c'était la cas, cela signifierait que mon caractère se soit fondu dans l'atmosphère actuelle et ce constat m'inquiète bien trop.

Une chose est certaine, un bon bol d'air frais me fera du bien. Je l'entends bien souvent autour de moi : "J'ai hâte de voir des nouvelles têtes !" Oh moi aussi ! L'approche de l'échéance amincit le barrage de mes frustrations. J'en deviens irritable. J'oublie les choses d'importances, mon courrier s'endort sur l'étagère, si là tout de suite je pouvais être une flaque d'un liquide bleuâtre collant qui s'étale sur la table, mon visuel serait tout à fait en accord avec la réalité. Je ne dois pas faire envie, et d'ailleurs je n'ai envie de rien, mis à part le désir qu'un jour, ça s'arrête.


Je rentre chez moi pour soupirer à l'épaule de ma mère, lui dire que j'en ai ras le bol. Elle me dit courage c'est bientôt fini. Je souris dans le vague, en vérité je n'arrive pas à m'imaginer exactement ce que ce sera à la fin. "Ce n'est jamais fini, ce ne sera fini que lorsque je pourrais voir le temps passer entre deux hautes montagnes, par la fenêtre d'une cabane isolée..."

Bon ok, je vais faire des efforts, je te le promets (maudite humanité). Non, quoi ? J'ai rien dit sur l'humanité moi ! (Ah si je pouvais te claquer, ah si tu avais une joue !) Agressive ? Jamais ! Ce n'est pas mon genre... (Depuis quand l'humanité écoute ce que je siffle entre mes dents ?) Tu entends ce que je dis ? Non, je ne crois pas, tu as du confondre ou tu as mal entendu. D'abord depuis quand je m'adresse directement à toi ? Crois-tu qu'il s'agit d'une habitude d'humain ? Ils ont plutôt tendance à t'oublier (et je devrais faire de même, tiens ! Ca te fera les pieds... !)

samedi 6 mars 2010

Quand le soleil se lève deux fois par jour !

Ma toux me réveille. C'est la première fois qu'elle me fait ce coup là. Ce coup là désagréable. Mais elle m'a sortie d'un terrible traquenard : une vieille mamie pas belle, dans le genre sorcière, voulait se marier avec moi ! Le réveil était le bienvenue.

Dehors le soleil se lève. Les nuages bleus au loin refont le paysage, il me semble maintenant que Bourges est (soit?, je ne sais toujours pas quel temps employer) entouré de lointaines montagnes. Le soleil les dépasse lentement. Se réveiller en même temps que le soleil ! C'est la magie des premiers jours du printemps. Après, il sera bien trop matinal pour que je le suive, me faudra attendre fin aout. Le soleil grimpe lentement comme le ballon rouge que j'imaginai petite derrière mon armoire et qui me faisait peur. Arrivé à la moitié de son ascension de montagne, il se cogne à un drôle de truc. Ce bidule j'aurai pu le prévoir, contrairement au soleil qui ne regarde que droit devant lui, à moi il était visible ! Un deuxième nuage très opaque et bleu comme des collines suspendues forme un second horizon.


Je serre des dents. Le soleil semble peiner. Surmonter le bord final de la Terre n'est déjà pas facile, alors une montagne... Alors un paysage volant ! Le soleil se recouche, juste au dessus des bâtiments, dans le second nuage. Je descends vite-fait de mon lit, je m'habille en 45 secondes et je retourne mes yeux vers la fenêtre. A ce moment précis le nuage se met à briller de milles feux ! Ses bords sont si blancs qu'ils laissent des traces sur mes rétines. Son coeur est jaune comme s'il avait gobé l'espoir. Et puis le soleil surgit victorieux ! Il monte à présent dans le ciel comme une fusée. Les nuages se dissipent.

Chance à coté de moi lève le pouce en signe de triomphe : ce double levé de soleil me refait écrire, moi qui était incapable de retrouver le moindre de mes mots depuis quelques semaines !

L'aviateur me montre une autre curiosité. Il venait de ranger sa flute, une tin whistle, dans son étui. Et puis voilà, le temps de descendre les escaliers, de la buée était apparue sur le plastic de l'emballage. "Elle respire !" réalisai-je soudain.

J'aime les musiques de Chopin.
J'aime les nouilles chinoises.
J'aime les mathématiques.
J'aime l'aviateur.