mardi 29 septembre 2009

Noème

Elle s'appelait Noème. Elle vivait seule depuis longtemps dans un petit appartement avec son chien. Ce dernier aimait en cachette la chienne d'en face et lorsqu'il, un soir, la vit s'enfuir de chez ses maitres pour rejoindre un autre chien d'en bas, il se pendit.
Alors Noème ne vivait plus que seule dans son appartement avec personne.

Pour combler le vide elle se découvrit un don. En effet, et contre toute apparence, elle était noctiflore, c'est à dire que ses pétales se découvraient la nuit. Elle qui le jour paraissait morne, grise et molle se retrouvait la nuit joyeuse, lumineuse et ferme; d'une nitescence sans égal. L'adresse de son appartement passa d'oreille en oreille. Mais ces hommes se trompaient : derrière des jappements elle ne faisait que niveler.


Un soir vint drôlement chez elle un bel homme quoique quelque peu nictitant. Ce dernier s'était mis au néphalisme, il ne buvait plus que du nervin. Elle trouva ça beau. Il entourloupa Noème, lui promit liberté et passion dès qu'elle payerait son naule et accepterait de monter avec lui sur un navire. Elle paya mais à la vue du bateau en nectique sur lequel il voulait l'embarquer pour les Indes elle prit peur et réclama une semaine pour réfléchir. L'homme accepta, en refusant de la rembourser.

A la néoménie, elle s'échappa de la ville et se dirigea chez une sorcière némorale de sa connaissance qui pratiquait la néphélomancie afin d'interroger les êtres supérieurs à propos de son avenir. Celle-ci, après un interminable cérémonial, lui prédit un immense succès à New York en tant que danseuse dans un cabaret.

jeudi 10 septembre 2009

Alyanie : quand l'intéressant s'en mèle

Une suite est bornée si...
définition d'une suite bornée
" Mais attention à ne pas inverser le 'pour tout' avec le 'il existe' car dire que pour tout n il existe un réel M tel que la norme de Un est inférieure à M, est toujours vrai ! Vous ne définirez rien de particulier... "
A moi de rebondir sur les paroles du professeur : si cette définition qu'il-ne-faut-absolument-pas-écrire est toujours vérifiée, si elle ne décrit rien de particulier mais quelque chose qui est toujours vrai, n'est-ce pas qu'elle décrit la vérité ? Et si la vérité était que quelque soit l'objet considéré il existait un moyen de le mesurer et que par ce moyen nous pourrions toujours trouver un autre objet plus grand ? Et si ce qui est vrai est ce qui peut être dépassé ?
Il existe tellement de façons de mesurer les choses et les concepts qui nous entourent. On peut les mesurer selon la largeur, la longueur, leur masse, leur beauté, leur universalité... Et bien moi je dis que quelque soit le légume, la planète, ou l'Art que l'on mesure ou admire, il est vrai que l'on puisse trouver quelque chose de plus grand, de plus gros, de plus beau ! Il en est de même pour nos valeurs, pour notre morale, pour nos pensées. Oui, toujours l'on pourra trouver quelques unes qui leurs seront supérieures.

En physique nous avons fait de la magie ! Voyez devant votre visage ébahi une balance. Tout d'une vraie : un plateau, une aiguille, un cadran, sauf que voilà, c'était une balance complètement vide ! La boite qui se situe sous le plateau et qui cache habituellement le mécanisme était complétement transparent. Bon, on se dit, chouette !, on va pouvoir voir comment cela fonctionne ! Et bien non, car il n'y avait aucun mécanisme : juste l'aiguille, reliée au plateau par une tige de fer. Après cette surprise la prof sort une peau de chat et une baquette magique en ivoire peint. Elle frotte la baguette contre la peau de chat, raconte pour détourner l'attention qu'elle capture ainsi des électrons, les dépose sur la balance et là... l'aiguille tourne ! Oui, vous avez bien lu : en physique nous pesons des électrons (déjà ça, c'est pas mal fabuleux) avec une balance complétement vide (alors vous imaginez bien qu'une fois arrivée à cette conclusion j'étais en extâse !)


Mais ma journée ne s'arrête pas là. En revenant du déjeuner je me suis retrouvée avec une petite araignée dans les cheveux. Je la sors de là et je m'amuse un tout petit peu avec. Elle marche en articulant bien pour ne pas s'emmèler les pattes -qui semblent beaucoup trop grandes pour elle- jusqu'au bout de mon doigt puis s'élance dans le vide ! Rapidement elle reste suspendue ainsi, la tête en bas, un fil relié à l'extrémité de mon doigt. L'araignée cherche à redescendre mais je joue à reprendre son fil d'une main à l'autre en remontant à chaque fois l'araignée pour que jamais elle n'atteigne ma table. Lors de ce mouvement je me suis peu à peu rendue compte que j'effectuais cette manoeuvre -celle de prendre le fil à son milieu de le remonter, puis de le reprendre à son milieu avec l'autre main au fur et à mesure que l'araignée le tissait- sans avoir aucune indication de mes sens ! Le fil était trop fin pour que je le vois (même en le mettant juste devant mes yeux, même en louchant) ou que je le sente. Pour mes sens, je jouais avec le vide. C'était à se demander comment mon cerveau a pu se faire la reflexion que je tenais un fil puisque je n'avais strictement rien entre les doigts !

C'est indéniable, aujourd'hui je suis allée au délà de ma sensibilité.

samedi 5 septembre 2009

Alyanie change son amphi

Il y a des escaliers en colimaçon à grimper. Pas qu'ils soient particulièrement étroits, non, ils ne font que tourner sur eux même, doucement, sans même avoir le temps de finir leur tour. Une fois les escaliers grimpés je tourne la tête vers la droite. Mon bloc me glisse des mains (je n'ai pas encore eu les veines à prendre un cartable) alors je marche machinalement vers l'amphi 161. D'un seul coup unique je me bloque. Un professeur de maths me sourit, je lance alors que non, je ne suis plus de ce coté moi alors ! Et je fais volte-face, les grands, les spé, ceux qui ne portent que deux lettres à leur dénomination, discutaient dans mon dos. Je traverse le couloir et j'entre enfin dans mon nouvel amphi : il est vert.


En l'espace de deux mois j'ai eu 20 ans et une admission chez les droïdes de niveaux 9. C'est plutôt cool tout ce qu'on peut faire en deux temps de vacances. Je m'assieds, à gauche un cinq demi à peine que j'aime bien, à ma droite un gars qui me prend ma super boite de stylos en disant :
"Hof ! Ca me sidère de voir ça, c'est complétement inutile d'avoir tout ça !
- Si tu cherches une quelconque utilité à la vie, tu es mal barré mon garçon !" que je réponds...
... dans ma tête car bon, ça ne se fait pas dès les premiers jours. Et puis je n'ai pas pensé à cette réponse aussi vite. Toujours est-il que j'ai ruminé. Je ne sais pas si je vais avoir beaucoup de sympathie pour lui. Je me suis retournée vers la gauche, c'était beaucoup plus agréable.

J'ai un prof de maths qui me fait penser à un vendeur d'aspirateur. Voyez ? Ceux qui cognent de portes en portes en cravate pour vous faire la démonstration du produit de l'année ? Ce n'est pas du tout péjoratif, je veux souligner le fait que mon prof de maths est extrémement propre sur lui et sur sa langue. Son élocution, sa cordialité, et son tact proéminant font de lui un vendeur d'aspirateur. L'année dernière j'ai connu un professeur qui en début d'année s'était improvisé artificier pour nous faire peur, puis nous avait dévoilé une humanité incroyable, aussi bien dans ce qu'elle a de bon que dans ces faiblesses. Me voici à écouter les propos d'un homme qui, par son comportement, semble nous promettre l'élégance de la réussite.

J'ai également une prof de physique. (Comme l'an dernier tenez !) Elle allé-retourne entre le tableau et ses explications tellement vite que le premier n'a pas le temps de s'écrire et les secondes s'embrouillonnent. Le préjudice encouru est assez moindre quand même, je suis sortie de cours en ayant compri la leçon normalement mais le contraste est flagrant : l'an dernier j'avais une prof tellement organisée, tellement structurée qu'il me semblait que celà ne nous laissait plus aucune initiative !

A l'internat la configuration de la chambre a changé. Mes deux coloc' se cotoient à présent l'une et l'autre et moi je me retrouve dans un petit coins au loin. Assez confortable au final ! Mais je pensais au début qu'elles ne m'aimaient plus... jusqu'à ce qu'elles m'offrent un cadeau pour mon anniversaire, l'espoir renait alors !

Allez donc chers amis, un an pour finaliser vos projets et pour les concrétiser ! De cette année, il faut profiter au maximum et ne rien avoir à regretter. Je vous le souhaiterai à la prochaine étoile filante qui tombera sous mes yeux, assez pour me faire peur aux frissons.