mardi 11 novembre 2008

Entre poudreuse et glace

Mon audimat glisse un peu. J'aime ça moi quand l'audimat glisse : ça signifie que l'audimat s'intéresse, et si l'audimat glissant s'intéresse c'est bien que mon écriture glisse elle aussi. Autrement dit et de façon moins skî : c'est bon signe. Je vais déparafiner - un peu de patience !

Les rituels ! Oui chaque sportif doit avoir un rituel et moi grande sportive de l'embolie et des incongrus j'ai décidé d'en incorporer à mon TGV (Train Gadget de Vie, en plus rustre). Les rituels ! Oui, grâce à eux Chance reprend confiance en moi. Ça ne fonctionnait plus bien-bien entre nous. Je commençais à désespérer car j'aime quand pendant l'hiver il se loge dans mon cou et que ses longs poils tissés par Clotho et Lachésis me chatouillent le visage. Surtout lorsqu'on court à contre vent. J'ai un long manteau, l'air passe dans mes poches se gonflant et décollant. Plus tard j'achèterai un long manteau, pareil, mais avec plus de poches. Ça tiendra mieux l'air et Chance me chatouillera encore davantage.

Niveau cours les choses ont repris. Mon fantasme de camps de vacances aussi. Pic-nique dans les chambres autour d'un grand feu de joie, chamallow grillés et fumée de barbe à papa. Après avoir installé un loing draps autour de nos têtes comme une tente, nous pouvions tous manger en sultant, les pieds croisés sous les fesses, dans une grande jarre remplis de paella mexicaine. Mes amis versaient le thé en levant bien haut le bec pour le faire buller au fond de mon gobelet. Liqueur : des jours fériés précédés de week-end, de quoi largement oublier qu'il faut faire les exercices pour demain et apprendre quelques mots de yéti bien utile comme : "penses-tu ,cher ami, qu'un travailleur indépendant puisse travailler 24h/24 sans même penser à prendre des jours de congés ?" Oui, parler de ça avec un yéti c'est toujours bien utile, nous sommes d'accord.


Mais le pire du pire des camps de vacances c'est quand on se trouve sur le fil du rasoir. Demain je campe au sommet du peuplier face à ma fenêtre ou demain j'installe vraiment la tirolienne que j'ai toujours voulu avoir ? Vu qu'il y avait un peu de vent que le peuplier me saluait de la main avec véhémence et ironie, il ne me restait plus que la tirolienne. J'ai retenu mon souffle jusqu'à que passe la première heure de maths. Toujours rien. Presque déçue. Surtout que la glissade... Ce qui est bien avec un camp de vacances c'est que rien n'est sérieux. On peut bien perdre, se prendre un coup de rame sur la tête, mais l'adversaire sera toujours là pour nous serrer la main avec un large sourire et dire : "tu t'es pas mal battu !" Le con ! Et bien avec les pétarades c'est la même. Va-ce tomber ? Va-ce tomber demain ? Va-ce tomber la semaine prochaine ? Vase tombe toujours pas, mais vase finira bien par se briser. Tout seul je veux dire, sur son socle, comme mué par une force mystérieuse. Pour être plus clair : l'interro finira bien par éclore devant mes yeux, comme une petite lentille bercée dans un coton humide, sans qu'on sache vraiment ce qui a fait qu'elle brille maintenant et pas un autre jour, et cette fois là mon gout pour l'inexactitude fera que oui, oui et encore oui, je n'aurai pas révisé. Et vu que nous sommes en vacances, bah c'est pas bien grave !

Il est vrai que j'ai tendance à touner un peu autour du pot. Mais ! J'ai une excuse ! Hier j'ai visité un décor de cinéma en pleine nuit, avec des arbres en carton qui s'inclinent au passage de la brise. Il y avait aussi de jolies barques en relief toute en éponge dans une eau calme comme un ange des girofles et excitée comme des canards en furie, tous crocs en apparence, car on osait les réveiller. Dans ce décors se cachaient également derrière les cabanes de jardin ces petits hommes à corne qui minuit venu grimpent tous en fil indienne vers la cathédrale. Ils s'accrochent aux cascades de pluie et montent jusqu'à son toit. Ces petits hommes me font peur mais je ne le montre guère car ça ne se fait pas, surtout lorsqu'on est en prépa. Un peu de rationalité s'impose !

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