mercredi 19 novembre 2008

Et si nous prenions le tram ?

Ce week-end j'ai pris le tram ! Mais pas seulement : je l'ai pris de la manière dont je voudrais toujours le prendre. Un ticket dans la poche, une montre au poignet et c'est parti pour un petit voyage d'une heure. Je n'allais nul part, mais j'étais. Dans le tramway. Les stations les unes après les autres, singulas, qui s'enfilaient jusqu'au passage de la Loire majesteuse tumultueuse en ses airs d'automne tardif. Et puis le Loiret, son enfant peut-être ? qu'on reconnait à peine derrière les barrières qui empêchent aux voitures de s'échapper dans la rivière.

J'ai pris le tram pour prendre le tram. Avec un billet dans la poche, une montre au poignet, et cela m'a plut ! Déjà parce qu'il faisait froid dehors et que dans le tramway il n'y a pas de vent, aussi parce que j'étais fatiguée et qu'à ce temps là j'avais encore une épaule aimante pour me poser dessus. Prendre le tram il n'y a rien de mieux. Si cela avait été un bateau mouche ce n'aurait pas été la même car dans un bateau mouche tout le monde le prend parce que ça le fait bien. Mais dans le tram il y avait des étudiants qui descendent à l'université et des grands mères avec un abonnement sénior. Dans un bateau mouche il y aurait les amoureux qui scrutent les autres amoureux pour voir s'ils le sont plus ou non qu'eux, des touristes aux yeux bridés qui focussent mal à cause de la vitre. Dans le tram il y a le fumeur qui pinaille contre le poisonneur des lilas, même si c'est pas sa faute si sa cigarette est proscrite et puis aussi il y a moi qui prenais le tram comme ça, en zieutant ma montre de temps en temps car je n'avais pas d'abonnement et qu'il fallait bien rentrer, et qui dormais sur une épaule.


A Orléans il y a une gare toute neuve. Si neuve qu'on dirait pas qu'elle est conjuguée au bon temps. La gare d'Orléans est au plus-que-future. Les maisons qu'on voit à travers ses grandes baies vitrées ne sont plus que des images virtuelles, et les vitres en deviennent des écrans de télévisions par lequel on passe "le bon vieux temps". Je suis restée plusieurs minutes à regarder l'écran, espérant voir passer deux fois le même bonhomme en vélo, preuve qu'il s'agissait bien d'une vidéo qui passant en boucle ! Je n'ai peut-être pas été assez attentive.

Et attendant je suis rentrée toute triste et toute chamboulée. Mais qui était l'anachronisme finalement ? Cette gare ? Ce tram qui lévite au dessus des allées de pelouse ? Ou bien moi qui espère vivre d'une façon peu bénie par le regard des gens ?

2 commentaires:

  1. Et finalement combien de temps est passé dans le tram ? Je crois qu'à ta place je me serais laissée rattraper par le temps, me serais faite descendre du tram par le contrôleur, et me serais perdue dans des rues inconnues. Et au final je serais rentrée chez moi heureuse :)

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  2. je suis restée une heure précisément dans le tramway car l'illégalité est quelque chose qui m'effraye terriblement ^^

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