mercredi 4 juin 2008

Reverie

- Bonjour Monsieur, que je dis au monsieur assis sur le banc à la lisière du sentier dans un joli petit parc sans thème, ça chipoule comment chez vous ?
- Il est... minuit et quart !
- Wahouu ! Comme au Québec tenez-donc !
- Mais nous sommes au Québec mademoisielle.
- Alors j'ai du oublier de mettre mon réveil.
Je me réveille en précipitation (non, il fait beau dehors, ça faisait longtemps) et oui, effectivement il est bien 6h15, je suis en retard d'un quart d'heure. Pas de panique, si je me lève tout de suite j'ai quand même le temps de prendre ma douche. Bon, à trois je me lève. TROIS !


Le bus est devenu fou. Le conducteur ne peut pas démarrer car les portes refusent de se fermer. Il jongle d'un bouton à l'autre, comme un pianiste, les portes s'ouvrent, se referment, mais s'ouvrent dans un excès de rebellisme et le tout dans un désordre effrayant. Un certain Noé sur la route du Val d'Aoste m'avait dit : "Mais le déséquilibre peut être un bon procédé !" et alors je lui avais répondu "Les maths aussi ont inventé leur déséquilibre tu sais. Elles ont leur pays imaginaire." Il était tout étonné. Enfin, les portes du bus étaient bien mécontentes aujourd'hui, elles voulaient faire de la poésie. Pas le chauffeur : à sa posture courbée il était plutôt fatigué. Finalement la rigueur a vaincu.

Mon scribouillage avance mais je ne vous ai pas encore dit l'essentiel ! En ouvrant mes volets ce matin (mentalement, je n'ai pas réellement eu le temps de les ouvrir) la brume du Styx s'était soudainement dissipée sous mon regard. Il ne restait que quelques lambeaux de ci de là dans le ciel et oh magie magie ! ces quelques lambeaux formaient un magnifique sourire !

C'est un message de l'esprit malin qui me suit à toute heure. Je vis en symbiose avec lui et je lui porte un amour sans fin. L'esprit malin est heureux avec moi, et pour cause je lui ai donné le magnifique nom de Chance donc quand je vous parlerai de Chance vous saurez de qui je parle. Chance est l'esprit malin de mon sillage.

Aujourd'hui Chance est extrèmement présent. C'est lui qui m'a réveillée ce matin en se faisant passer pour un bonhomme québecois dans mon rêve. Et pourquoi cette action ? Tout simplement parce que Chance ne voudrait jamais que j'arrive en retard un jour où je viens très bien, donc un jour où je ne voudrais pas être en retard. Etre en retard est vraiment frustrant car même lorsqu'on a enfin réussi à ratrapper le coche, le retard se sent toujours, un retard de ne pas être à sa place. Euh non, un sentiment de ne pas être à sa place. M'enfin, ça fait quand même une jolie phrase, ouhouh !

Pour le récompenser j'ai donc ouvert mes volets, Chance m'a sourit. Le ciel aussi :)

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